Ça démarre à la fin du premier
siècle, avec les arènes de Lutèce adossées à la montagne Sainte Geneviève, et
ça finit en mai 1949, avec deux festivals taurins qui se sont déroulés au Vel
d’Hiv’ où l’on a vu sortir 4 tout petits Villamarta pour Conchita Cintron et… 8
bons novillos de Isaias y Tulio Vazquez pour les autres toreros !
« Ça » c’est l’histoire des taureaux
à Paris que nous racontent Pierre Dupuy et Joël Bartolotti dans le dernier ouvrage cette année par l’UBTF. Inutile de parler de la plume alerte et
de la documentation forcément très solide des deux compañeros, elles sont connues de tous. Ce qui l’est moins ce sont
toutes ces anecdotes savoureuses qui rythment les quelques 132 pages de ce
livre dont se régaleront autant les amateurs d’histoire taurine que les amoureux de
Paris.
Au fil de l’histoire de France,
des évolutions architectoniques, sociales et juridiques, on croise en vrac Pépin le Bref,
Victor Hugo, Gustave Courbet, Antoine Blondin, Frascuelo (pas le nôtre, l’ancien),
Mazzantini, Luis Freg, Emma Calais et un certain Lagartija, auteur du seul coup
d’épée qui fut jamais donné à un taureau dans la capitale (ce dernier s’appelait "Renegado" et appartenait à la ganaderia de Sabino Flores). Mais
surtout, surtout, on croise les parisiens, splendides dans leur aussi spontané qu’extravagant
besoin d’exotisme.
C’est ainsi qu’en 1879 Paris fut
le théâtre d’une corrida à laquelle participaient presque toutes les figuras de l’époque. Le paseo fut majestueux : musique, espadas et cuadrillas, alguaciles venus
de Madrid et même une section de la Guardia
Civil. Malgré le froid contrariant, les hommes devaient parader avec le sourire ;
il faut dire que la course se déroulait un 18 décembre… et qu’aucun taureau n'attendait dans les chiqueros ! Ce paseillo
sans peur fut tellement grandiose qu’il a été bissé par les parisiens enthousiasmés
par tant de pittoresque.

Plus tard, quelques organisateurs
avides chercheront à organiser des "courses" (ou plutôt des
mascarades) totalement contre-productives qui ne provoqueront que le dégoût du
public et la frénésie des anti-taurins.
Car Paris n’est pas une ville
taurine…
Mais son histoire ne s’est pas
faite sans les taureaux.
Zanzibar
Post scriptum
"Monsieur le Président, il n’est pas possible que Paris ville d’avenir
renonce à la preuve vivante qu’elle a été la ville du passé. Le passé amène l’avenir.
Les arènes sont l’antique marque de la grande ville. Elles sont un monument
unique. Le Conseil municipal qui les détruirait se détruirait en quelque sorte
lui-même. Conservez-les à tout prix. Vous ferez une action utile, et, ce qui
vaut mieux, vous donnerez un grand exemple…"
Victor Hugo
Des Taureaux à
Paris de Joël Bartolotti & Pierre Dupuy - 132 pages - Illustrations en noir
& en couleurs - 24x16 cm - Broché - 18€
Édition UBTF
Édition UBTF
Victor Hugo... le banderillero ?
RépondreSupprimerPour sûr, c'est lui ou l'ancien premier ministre portugais...
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