mercredi 29 janvier 2014

Despedida (ou pas)

Rodolfo Rodríguez "El Pana"

 Mexico DF

2011

J'aurais aimé le voir faire le paseo en marchant comme Jack Palance dans Bagdad Café, l'entendre brinder son toro aux curés défroqués, aux tangueras des bouges de Buenos Aire et aux femmes de marins pas trop résignées.
J'aurais aimé entendre mes voisins de gradins se vanter d'avoir été témoins de son inconduite, parler de la fois où il s’est fait arrastrer en s’agrippant à la queue du toro avant de finir par la lui couper d’autorité, ou bien de la fois où il a sauté dans le ruedo de la Monumental avec un son fameux panneau "Chirac, ya párale, cabrón, con tus bombitas" en protestation aux essais nucléaires français, ou encore de la fois où il a demandé à un concessionnaire de Tlaxcala d’essayer une camionnette qu’il a ramenée 1400 km plus tard en lui disant qu’elle ne lui plaisait pas (il était allée faire le paseo à Coahuila avec toute sa cuadrilla).
J'aurais aimé l'entendre parler de lui à la troisième personne, braver ses compañeros, fanfaronner tel un mousquetaire gascon et le voir, si vieux, s'agenouiller devant la porte du toril pour attendre que la bête sorte.
En fait, je dis ça mais je me serais bien contentée de le voir tout court. J'aurais aimé juste le croiser, lui, l’homme du trincherazo, le bohème insolite, si génial dans ses caprices qu’il n’est pas nécessaire d’aimer les toros pour s’attacher au bonhomme qui a inventé la figura « El Pana ».

Il y a 2 ans, au Mexique, j’ai fait la photo de cet homme, intriguée par le fait que tout le monde le regardait avec tendresse et admiration…

J’ai vu Rodolfo Rodríguez une fois dans ma vie (c'est un ami italien qui me l'a dit quand je lui ai montré la photo à mon retour). Si je l’avais reconnu, j’aurais sûrement trop tremblé pour faire cette photo. Ou alors elle aurait été bien floue. 

Zanzibar (pas trop physionomiste)

dimanche 26 janvier 2014

La solidarité selon Simón


On est au Mexique en mars 1937. Le toro s'appelle "Suerte Buena" et vient de la ganaderia de San Mateo. Le matador à terre, c'est Luis Castro "El Soldado". L'homme qui se joue la vie pour le protéger, c'est le chef des monosabios. Il s'appelle Simón Cardenas.
En fait, ce n'est pas la première fois que le courageux Simón couvre de son corps dérisoire le corps d'un torero à terre et le sauve de la corne du toro. Il a également secouru Alberto Balderas, Lorenzo Garza et Fernando de los Reyes. Sa manière à lui d'être solidaire sans doute...
A ma connaissance, Simón n'a pas demandé d'argent à ceux qui ont reproduit la photo qui illustre ce post, il n'a pas non plus fait de discours fumeux sur l'Art, la Culture, ou encore l'Immatérialité Patrimoniale de l'Humanité, n'a pas menacé de ne pas revenir pour les prochaines courses, ni ne s'est plaint de la dangerosité du toro dans un quelconque communiqué de presse (ni nulle part d'ailleurs)
Simón s'est contenté de saluer humblement. Avant d'aller boire une Tres Mujeres avec ses potes.

Zanzibar

vendredi 24 janvier 2014

Unión de Bibliófilos Taurinos



Certains des socios de la Unión de Bibliófilos Taurinos ont dû se dire que Valentin Moreno marchait sur la tête quand il leur a proposé ce truc de dingue.

Envoyer le Cossío avec la première équipe du projet Mars-One ?
Reconstruire la Bibliothèque d'Alexandrie ?
Non, non, vous n'y êtes pas.
Il s'agit d'un truc bien plus fou que ça pour ces deux cents amoureux des caractères de plomb, friands de l'in-quarto, gourmands de papier vergé, férus des incunables, regretteurs de la linotype, amateurs de tirages limités, adorateurs de Gutenberg, pourfendeurs de l'ebook, passionnés de reliures, fervents du marque-page.

Le bibliothécaire du Palacio Real ne leur a rien moins que proposé de mettre en ligne l'histoire de leur noble et soixantenaire institution. Et il a créé la page wikipedia dédiée à l'histoire la Unión de Bibliófilos Taurinos ! (Pour avoir la preuve, y'a qu'à cliquer)

Chez nous, je veux dire à l'Union des Bibliophiles Taurins de France, on s'est mis à la communication par mail depuis peu de temps et on s'en trouve plutôt satisfait.
Alors, qui sait... peut-être qu'un jour nous aussi on l'aura notre page wikipédia !
D'ici là, vous pouvez toujours retrouver nos publications en cliquant là juste ici.

Zanzibar

jeudi 23 janvier 2014

Vœux à Pierrot

Pierre Albaladejo  vient de fêter ses quatre-vingts ans. Il est né un 14 décembre, comme Jane Birkin…

Craignez la disparition de Bala, tremblez ! Et priez que cela arrive le plus tard possible. Car ce jour-là on ne va pas y couper, c’est inévitable, la fatalité, c’est comme ça.

On va nous asséner avec force que Pierrot dit "Bala"  était un grand aficionado.
Aussi est-il beaucoup plus facile de dire que c’est archi-faux tant qu’il est vivant, après ce sera trop tard.

Une fois parti, le grand numéro dix qu’il fut sera unanimement salué. Nous regretterons aussi le fin commentateur et grand pédagogue de rugby qui nous instruisit tant d’années durant. Nous conserverons pieusement le souvenir du vieux sage consensuel et affable. Nous nous inclinerons en évoquant ce grand dacquois qui avait su conserver un pied dans le pignada, un dans le maïs et un autre dans l’Adour. Un grand buteur !

Mais quant aux toros (et pour chaque mortel il y a un "mais" au moins)… Pierre Albaladejo avait certes le micro facile et un bon accent espagnol dans le callejon. Point.
Le propos est  iconoclaste ? Déjà ?... Tant pis.

Ses années de commentaires à Canal+, quelques écrits,  son goût affiché  pour les stars et les medio-toros qui vont avec, son adhésion au factice, ses silences complaisants quant aux mauvaises pratiques, au bétail qui tombe et son dédain des gradins supérieurs soleil remuants vont peser quand il va falloir se présenter devant le Grand Mayoral qui sait tout.

Donc : bonnes années Pierrot et surtout surtout…la santé !

El Ubano

mardi 21 janvier 2014

Pour la petite Histoire...


Alcurrucen en Cenicientos
« 10247 pages vues » nous dit la statistique.
« Vues » … ne veut pas dire « lues ». On devrait plutôt dire « pages visitées ».
Nous avons franchi les 10000 pages visitées comme on franchit l’équateur à bord d’un vaisseau de sa Majesté, fiers, dignes et tranquilles sur le gaillard d'arrière. Nous ne savons pas si 10000 en 3 mois est un bon tirage mais le chiffre nous parait symboliquement fort.
Alors, à la rédaction, la patronne a réuni tout le monde, elle a fait une allocution qu'on en avait les larmes aux yeux et on a bu du champagne pendant trois jours.
Un blog taurin, un de plus parmi d’autres, qui ont résisté ou disparu. Un minuscule détail dans l’histoire du web. 
Sauf que dans l’histoire de la tauromachie, internet aura permis aux aficionados de prendre la parole et de faire la nique aux accrédités du callejon qui avaient aussi pignon sur rue. Ceux qui si longtemps avaient contrôlé La pensée taurine du moment. Et quelle pensée !
Cette victoire n’a jamais été fêtée, quoique nous fêtions nos éternelles retrouvailles à chaque fois que les toros nous rassemblent.
Les blogs naissent et meurent mais les "tauromaches" demeurent et sont désormais des observateurs qui pèsent.
Souhaitons qu’un jour l’histoire retienne que la vieille "fiesta a los toros" doit aussi sa survie aux aficionados qui l’ont libérée avec leurs mots et leur informatique. 

El  Ubano

vendredi 17 janvier 2014

Au Palenque


Cartel de José Guadalupe Posada - 1905
Au Mexique, on va au palenque comme on va à la course de toros, sauf qu'à la place des toros il y a des coqs.

Dans les gradins, on rencontre des aficionados a los gallos qui fument cigarette sur cigarette sous les panneaux dédiés au Señor Évin du coin. Après une inspection mi-dédaigneuse mi-goguenarde de la touriste que je ne peux dissimuler être, une femme entre deux âges (mais plutôt vers celui du dessus) prend le temps de m’expliquer dans un brouhaha infernal ce qui se passe en bas, dans le mini-ruedo. Le combat de coqs est quelque chose de très sérieux, qui a ses règles et se doit d'être bien fait, comme à peu près tout ce qui se fait au Mexique d’ailleurs, y compris la fiesta.

De prime abord, ce qui se joue en piste parait relativement simple, voire familier. Il est question de terrains, de mansedumbre, de bravoure, de mort. Les vocabulaires s’amalgament aisément. Sauf au moment où j’évoque l’existence d’un éventuel coq de bandera. Ça, ça n’existe pas. Il y a des champions, mais pas de coqs invincibles. Cacucci avait raison *.

L’homme en gris qui parle avec tout le monde en bas vient de parier 200 000 pesos. Moi aussi j’aimerais bien parier. Mais pas autant. Disons… 200 pesos. Pas possible. C’est 500 pesos minimum. A ce stade de l’aventure, l’expérience des corridas ne m’est plus d’aucune utilité.

Ma voisine m’explique : je peux miser sur le rouge (le coq qui est à droite, entre les mains d’un monsieur qui porte une chemise bleue) ou sur le vert (le coq qui est à gauche, entre les mains d’un monsieur avec une chemise blanche). Je choisis illico le rouge. De beau plumage, il parait alerte et combatif, c’est le plus encasté des deux, aucun doute là-dessus. Je fais un signe à la nuée d’hommes et de femmes qui grouillent en bas en prenant les paris de tous les autres sans jamais me regarder. Ma voisine finit par me faire baisser la main de force en m’expliquant que ça y est, c’est bon, j’ai parié. Je reste interloquée jusqu’au moment où un gars apparait avec une souche de carnet rouge. Si le vert gagne, je perds. C’est écrit. Enfin, après de très longues minutes d’agitation, le combat va commencer.  Juste à l’instant où je quitte les protagonistes du regard, les deux coqs en lice changent de mains pour celles de leur soltador respectif (sorte de mozos chargés de libérer le coq). Maintenant, il y a un monsieur avec une chemise bleue et un autre avec une chemise verte. Ils portent chacun un coq mais je n’arrive pas à repérer le mien avec certitude. Ensuite, tout va très vite. Les deux gallinacés bondissent, les plumages se confondent, les deux s'écrasent à terre. L’un des deux est mort, l’autre vivant. J’ai perdu. C’est ma voisine qui m'annonce ça d’une voix tranquille.
Mon coq est mort et je ne m’en suis même pas rendue compte. Je ne suis vraiment pas fière. Ne jamais quitter le toro du regard, je le sais pourtant...

Quelques combats plus tard, je vais faire un tour dans le coin et m’égare dans une espèce de desolladero où trône un gigantesque taxidermiste (?) volailler (?) bien peu amène qui est en train de recoudre celui que je pense être "mon" coq. Je pose quelques questions au malabar-couturier qui n'a pas l'air d'entendre. Je demande en haussant la voix si je peux faire une photo et décide que le grognement qui suit a valeur d'assentiment. Pour rire, et quand même un peu vexée d'avoir perdu, je me dispose à lui demander s’il ne croit pas que les bookmakers mexicains sont un peu daltoniens. Il lève vers moi son œil torve. Ma remarque me parait assez peu spirituelle d'un seul coup. Je décide de la garder pour moi. De toute façon, je ne sais pas dire « daltonien » en espagnol.

Je traine encore un peu et, après avoir fait le tour des lieux, je me rends à l’évidence...
Au palenque, il n'y a pas d'infirmerie. Sauf à être très maladroit, aucun homme n'y risque sa vie.

Zanzibar

* Poussières Mexicaines de Pino Cacucci

mardi 14 janvier 2014

Col roulé

C'est l'hiver.
On prend plaisir à aller au grenier, à ouvrir les malles, et à farfouiller dans les bons vieux gros pull-overs faits main. On finit par en exhumer un, pas si ancien que ça, mais qu'on ressort avec plaisir chaque année aux premiers frimas. Un douillet. Un avec un col roulé. Un de ceux grâce auxquels on apprend à mieux ouvrir les yeux au printemps suivant. Un dont on ne savait pas forcément, à l'époque où il nous a été  offert, par qui il avait été tricoté.
 
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De l’abus de Chicuelinas...

Chicuelina de Sergio Aguilar à un toro de La Quinta
Vic 2009
« Un cinéma, c’est un écran avec tout un tas de fauteuils qu’il faut remplir » (Hitchcock). 
C’est comme une arène. Est-ce une raison suffisante pour céder aux sirènes de la facilité ?
Faut-il plaire à tout prix ? Et privilégier à ce point la com‘ ?...
Quel Avenir ? Quel Héritage ?

La  chicuelina  fût inventée par Chicuelo  (1920-1967) de Séville, s’il vous plait. Orphelin, il fut recueilli et instruit de la chose taurine par son banderillero d’oncle qui s’appelait Zocato, ce qui ne le rajeunit pas.

J’aime la chicuelina. C’est beau, c’est frais… C’est féminin, ça amincit.

Imaginez un peu : le Toro vient sur vous, il charge de loin, vous vous tenez bien droit, de face, votre cape ouverte et empoignée aux extrémités supérieures devant vous. Jusque-là, c’est bien.
Puis, vous indiquez d’un mouvement du tissu la direction que doit prendre la bête (droite ou gauche),  ramenez vers vous l’étoffe et faites passer l’animal  tout près, sous votre coude, seulement guidé par la moitié du leurre (faites gaffe quand même).
L’autre moitié, celle qui n’a pas servi, vous enveloppe élégamment et le Toro se retrouve pantois, ayant enfourné une cible qui, se dérobant, le laisse face au vide et l’arrête aussitôt  (pensez à vous retourner).
Vous pouvez réaliser la  chose mains hautes  - c’est pas mal  - ou mains basses : c’est mieux et très efficace puisque l’animal est presque toujours stoppé.

On appelle recorte toute passe ayant pour objectif de freiner sèchement un toro et la  chicuelina  est un  recorte. Telle est sa  fonction première.
Deux  exemples pour illustrer le propos : la demi-véronique est un recorte qui vient terminer  une  série de véroniques. La trinchera  conclut une série de muletazos.
L’espace d’un instant, enveloppé dans la cape,  elle vous transforme en geisha de soie rose et c’est une  belle manière de laisser le Toro immobile, en situation d’attaquer le cheval qui attend la rencontre. 

Mais que penser de la série de chicuelinas ? Trois, voire quatre  chicuelinas ?
 Et donc  autant de  recortes  adressés à un animal vif et  droit ? 
Quelle utilité y a-t-il à sanctionner un tel animal ?
Avons-nous jamais vu une série de demi-véroniques ou une série de trincheras ?
Cela  n’a pas de sens, excepté  celui de  briller.
Les chicuelinas  répétées  se transforment alors en passes de châtiment d’autant moins justifiées que vous  ne les verrez jamais appliquées au Toro dangereux qui mériterait d’être traité de la sorte pour le bon déroulement du combat.

La série de  chicuelinas  est contre-productive car elle demeure une série de passes sèches inadaptée au bon toro ; hypothéquant la qualité et la quantité de sa charge par la suite. 
Une chicuelina, OK. Au-delà, c’est idiot.  Pensez-y avant de les faire.

El Ubano
(texte paru dans le petit Journal du Plumaçon en juillet 2010, et toujours d'actualité)

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samedi 11 janvier 2014

Cabeza de Vaca, conquistador, piètre revistero

C’est l’histoire d’un type qui s’appelle Alvar Nuñez Cabeza de Vaca, qui s’est embarqué le 17 juin 1527 à Sanlucar de Barrameda pour la Floride. Il est trésorier de l’expédition  et alguazil mayor. Il fait sa première traversée, sous le commandement de Panfilo de Narvaez à la tête de cinq vaisseaux et environ six cents hommes. 
Cabeza de Vaca, pour vous situer, c’est le petit fils de  Pedro de Vera qui a conquis les Canaries en 1480 et le descendant d’un berger anobli pour avoir indiqué un passage  libre en fixant un crane de vache sur un pieu (rien que ça c’est taurin) aux chrétiens qui défirent les Maures à la Navas de Tolosa en 1212 comme chacun sait.
L’atterrissage de l’expédition en Floride a lieu le 12 avril 1528 après une longue escale hivernale à Cuba. On ne sait pas si Alvar  a vomi.
Huit ans et quelques contrariétés plus tard, ils sont quatre rescapés à parvenir à Mexico (à pied)  le 24 juillet 1536. Jusque là, rien que de très ordinaire… sauf que Alvar Nuñez Cabeza de Vaca  indique dans ses mémoires : « Nous arrivâmes un dimanche, la veille de la Saint Jacques. Le Vice Roi et le Marquis del Valle nous reçurent avec le plus grand plaisir et nous traitèrent fort bien. Ils nous donnèrent des habillements, nous offrirent tout ce qu’ils possédaient, et le jour de la St Jacques, il y eut des carrousels et des combats de taureaux. »*
Et c’est tout ! ! !
Est-ce qu’il faisait beau ?
C’était plein ?
L’élevage ?  
Le cartel ?
Qui présidait ?
Des oreilles ?
Un indulto ?
Nada Vaca… Il a dû passer son temps à s’empiffrer de pipas l’alguazil mayor ! ...Touriste !

El Ubano
* Relation de ses deux voyages aux Indes   Cabeza de Vaca - Aux éditions Mercure de France

mercredi 8 janvier 2014

Quand on aime...

Lorsqu’ils ont débarqué en Nouvelle Espagne, les espagnols n’avaient pas que des missels et des chapelets dans leurs bagages. Ils avaient aussi des toros et des chevaux.
Dans un premier temps, les chevaux fascinèrent beaucoup plus les indigènes que les toros mais l'introduction de ces derniers ne pouvait manquer de bouleverser l’imaginaire si fertile de ceux qui, bientôt, deviendraient les mexicains. 

Ganaderia Atenco - Bientôt 500 ans !
La première ganaderia de toros bravos du Mexique est née entre 1522 et 1527 et la première « corrida chevaleresque » organisée à Mexico date de 1529 (on peut également retenir la date de 1526, puisque Hernan Cortes aurait écrit au Roi cette même année que certains toros avaient été courus pour fêter son retour du Honduras).
A partir de là, les jeux taurino-équestres se sont développés, la charreada et le jaripeo ranchero sont devenus populaires, et la corrida espagnole s’est profondément enracinée. 

Cet ancrage est tel que tous les prétextes sont bons pour organiser des courses de toros mais il en est un qui revient sans cesse : la nécessité de rassembler des fonds (pour faire face aux dégâts provoqués par une catastrophe naturelle, pour financer l’armée, pour construire des routes, pour faire du mécénat, etc.). Et ça marche puisque les mexicains se rendent en masse aux arènes. Évidemment, je parle des périodes où les corridas sont autorisées car, quand elles sont interdites (ce qui fut le cas de décembre 1867 à décembre 1886), ils y vont plus discrètement… 

El Toreo de Cuatro Caminos - 25000 places - 1947 / 1996
Là-bas comme ici, les hommes politiques et les notables des grandes villes aiment à laisser une trace indélébile de leur passage et à marquer structurellement leur cité. Au Mans, par exemple, on a des ronds-points et des médiathèques qui fleurissent régulièrement de manière assez irrationnelle. A Mexico, ce sont les arènes qui ont autrefois eu la faveur des personnalités entrepreneuriales et politiques locales.

Bon, ok, la comparaison est un brin triviale mais quand on pense qu’il ne se construisait pas moins de 5 plazas de toros dans la ville de Mexico en 1887, ça laisse rêveur. Et quand on sait que pendant quelques temps les 5 places ont tourné en même temps, on en vient à plaindre les aficionados qui devaient choisir entre tant de ruedos (ceci dit, ils pouvaient changer d’avis au dernier moment puisque les 5 arènes étaient étonnamment situées tout près les unes des autres).

Pour la seule année de 1888 ce ne sont pas moins de 127 corridas qui ont été célébrées dans la capitale aztèque.
Plus de 10 courses par mois.
Fichtre ! 
Mais quand on aime... 

Zanzibar

Evolution des Toreros

CÔTÉ CAMPO   

Novillo de Ordóñez Araujo, Herederos de D. Antonio
  Origine Atanasio Fernandez / Conde de la Corte
Ganaderia fondée par Antonio Ordoñez en 1962
© Photo Josue Moreno Perez


Novillo de Yerbabuena 
Origine García Pedrajas / Juan Pedro Domecq
Ganaderia fondée par Ortega Cano en 1995
© Photo Toros y Mas


Novillos de El Freixo
Origine Jandilla / Salvador Domecq
Ganaderia fondée par Julián López “El Juli” en 2003 
© Photo Radio Petit Doigt


CÔTÉ CANTO

 
Manuel Jiménez Centeno - Né à séville en 1885
Cantaor y Matador de novillos
© Vidéo Antonio Manuel Molina Escobar


Paco Peña -Né à Ecija en 1969
Cantaor y Banderillero
© Vidéo Ladrogueriamusic 



Alejandro Talavante - Né en 1987 à Badajoz
Cantaor, si el toro lo permite 
© Vidéo Actualidad en un Tuit