mardi 29 octobre 2013

Plaza de Toros "Nuevo Progreso", Guadalajara, Jalisco

Quand le vol IB 6405 m'a recrachée tel un noyau d'olive dans Mexico DF, je savais que j'arrivais dans un ailleurs absolu, y compris en matière de toros.

C'est vrai.
Enfin, en partie.
Parcequ'en ce qui concerne le tercio de piques, on ne peut pas dire que j'ai été terriblement dépaysée.
Mais ici, par exemple, les prix sont établis en fonction des carteles. Autant dire tout de suite que la course à laquelle j'ai assistée avant-hier n'a pas trop grevé mon budget...
Ici encore, les arènes sont interdites aux moins de 3 ans. Et ca resquille !
Ici toutefois, la présentation des toros ne relève pas du pittoresque mais bel et bien du crime parfait. Passons sur les silhouettes peu harmonieuses et les trapios parfois absurdes des bêtes, ce sont les têtes dénaturées des Rancho Seco sortis dimanche en la plaza "muy exigente" Nuevo Progreso de Guadalajara qui risquent de sonner le glas de la corrida.
Alors, on peut certes se réjouir de voir que les jeunes constituent une bonne part du public (au demeurant bien maigre en ce jour d'opportunité pour deux toreros locaux et un colombien) mais, à ce rythme, il faudra dans moins de 3 générations leur fournir un lexique pour leur expliquer ce que jadis étaient les pitones).

Le moins mal présenté des 7 toros (6 + 1 de regalo) peut se prévaloir d'avoir fait de son mieux pour s'attirer l'animosité du public.
Non seulement il a eu l'outrecuidance d'envoyer par deux fois valdinguer à terre le groupe équestre mais il a de plus osé se montrer un peu plus sourcilleux que ses congénères face à la muleta de Pepe Murillo.
Comble du comble, ce récalcitrant a tellement lutté avant de mourir qu'il a infligé l'affront des 3 avis à son humilié matador.
Quelques applaudissements chaleureux se sont glissés au milieu des sifflets qui ont accompagnés l'arrastre.
Tout n'est donc pas absolument perdu.

Du reste de la course, il y a peu à dire.  
Oliver Godoy a rythmé de quelques jolies (et très parcimonieuses) attitudes sa première faena.
Ricardo Rivera et Pepe Murillo ont provoqué quelques "olé" mécaniques. Même pas la musique (sauf si on compte les 8 avis qu'ils ont entendus). C'est dire... 
Un ou deux exemplaires du Rancho Seco auraient mérité d'être piqués et lidiés (sans que je gage pour autant que l´émotion eut été au rendez-vous).

A propos d'émotion, la plus forte fut sans doute celle qui a suivi le paseo. Outre la minute d'applaudissements dédiée à Ricardo Lopez "El Cade" (torero du cru assassiné la vieille en ville), hommage a été rendu au médecin de la plaza, Victor Gonzalez Camarena. Quand le vieil homme (à peine un peu moins âgé que Cano m'a-t-il semblé) a gauchement salué à la manière de la Reine d'Angleterre et que sa cuadrilla d'ìnfirmiers a refusé de le rejoindre pour qu'il profite seul de l'ovation, on ne savait plus s'il fallait rire ou pleurer.

NB : j'aurais bien voulu enfin illustrer un texte avec une photo de toro mais ceux qui sont sortis en piste n'auraient provoqué que lazzis et quolibets. Vous me direz que rien n'empechait de me rabattre sur la sempiternelle statue de bronze qui fait face à toutes les grandes arènes (surtout quand cette dernière est officiellement la plus torista du pays). Sauf qu'ici, les arènes font face au stade. Entre les deux, il y a des voies rapides, qui entourent un seul terre-plein, qui accueille une seule statue.

Zanzibar

1 commentaire:

  1. Guadalajara devant rester à jamais le lieu du quart de finale FRA-BRE légendaire du Mundial 1986, le gardien statufié ne peut être que Joël Bats.
    Pas très ressemblant pour le coup..

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