samedi 14 juin 2014

Les toros manceaux


Kazuki Nakajima

Premier japonais à signer une pole position au Mans

Tous les ans, à la même époque, il y a course au Mans.
Ces week-ends-là, la ville se transforme : on y parle anglais, il y a du monde dans les rues même après 21 heures, et on ne se plaint pas de la pluie. 
Les plus aficionados arrivent quelques jours avant le paseo, la parade du vendredi. Ceux-là vont au paddock comme on va aux corrales et ergotent sur le poids des casques comme on commente le trapio des lots de toros madrilènes. Pendant ce temps-là, leurs épouses se font signer leur entrada par les figuras et leurs cuadrillas. Sinon, ils y vont eux-mêmes.
Les regretteurs d’hier évoquent avec nostalgie et fierté le « Départ Le Mans » - quand les toreros couraient à leur voiture garée en épi au mépris de toutes règles de sécurité - et blâment encore (quoique avec admiration) le geste de Jacky Ickx templant le départ, marchant tranquillement à sa voiture et s’élançant en dernier… avant de finir premier. Depuis, les choses ont changé. Comme le peto, il est malaisé de regretter le départ lancé, mais quand même, on a perdu en authenticité qu'ils disent les anciens...

Accident de Loïc Duval sur l'Audi R18 n°1

© Hervé Petitbon (Maine Libre)

En tendant un peu l’oreille, on se rend compte qu’il est aussi question des encastes disparus comme Chenard et Walcker et du manque de diversité des élevages. Rendez-vous compte : 33 Porsche sur 49 voitures au départ en 1971 ! Par moment, il est même tellement question de l’importance des chevaux que je m’attends à ce qu’on parle de Bonijol…
A les en croire, côté mundillo, ils ne sont pas mieux lotis que nous : maestros égocentriques, et empresa particulièrement indigne sur certains aspects. Seul exception : les alguaciles qui sont très appréciés de tous. Il faut dire que les commissaires de piste assurent le règlement et la sécurité. Vraiment. Et bénévolement.

Si la comparaison entre les « aficionados a los toros  manceaux » et les « aficionados a los toros bravos » s’arrêtait là, il s’agirait à peine d’une mignonne analogie. Mais il se trouve que lors de la tienta de mercredi dernier, Loïc Duval, est sorti vivant d’un accident spectaculaire en toréant l’Audi n°1. Parte facultativo :  menos grave que le impide continuar la lidia. C’est l’espagnol Marc Gené qui s’est soustitouillé à Duval et a pris le départ à sa place. L’an passé, Allan Simonsen a eu moins de chance. Il est mort au troisième tour. L’équipe d’Aston Martin Racing a décidé de continuer la course. The corrida must go on.

Zanzibar

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