lundi 2 juin 2014

San Isidro - Corrida de Montealto

Francisco Javier Sánchez piquant Lirio

Toros de Montealto (et aussi de Julio de la Puerta – un titulaire et un sobrero – et de El Ventorillo – sobrero) pour Pedro Gutiérrez "El Capea", Alberto Aguilar et Sebastian Ritter qui remplace malheureusement Paco Ureña. 
Une corrida assez étonnante, avec son lot d’évènements infiniment regrettables et son lot de satisfactions dont nous sommes respectivement redevables à El Capea, Ritter, et 3 toros pour la première part, et Aguilar et 3 toros pour la seconde. 

Après le changement du premier toro qui s’est cassé la corne en cours de lidia (le règlement taurin espagnol doit sûrement permettre ça sinon, évidemment, le palco n’aurait pas cédé à la demande de cambio), El Capea nous inflige l’indigence de son toreo face à une bête inerte. Il reproduit  le concept (aguante en berne, main gauche en carafe et jambe contraire au chômage) face à son second qui est pétri de vilaines manières. Silence (1 avis) et silence.

Juste avant la course, C. m’a dit que Sebastian Ritter devait avoir « le bras sacrément long » pour avoir réussi à intégrer un cartel de dimanche soir en pleine San Isidro alors que tant d’autres l’auraient justement mérité. L’expression prête à sourire quand on repense au peu d'allonge du torero et à sa muleta que, telle une excroissance bien encombrante, il n’a jamais réussi à flanquer au bon endroit. C’était vraiment dommage face au dernier toro de la course, sobrero particulièrement intéressant de El Ventorillo, qui embistait avec beaucoup classe pour peu qu’on le lui demande avec les égards dus à sa caste, mais qui a fini avisé après une faena entièrement hasardeuse. Je n’ai pas entendu le troisième avis sonner mais le mouchoir est bel et bien sorti. Grand seigneur, Ali-Rota, s’est couché après une vingtaine de descabellos (à peu de chose près) juste au moment fatidique. Silence et bronca (3 avis).

Alberto Aguilar a dû en premier lieu faire face à un très étrange adversaire qui s’appelait Lirio. Un toro d’une présence peu ordinaire qui a provoqué un batacazo d’anthologie (suivi d’une scène interminable avec le cheval se faisant rouler-bouler à terre). La monture est partie à l’infirmerie sous l’ovation pendant qu’Alberto remettait le toro en suerte au cheval de réserve resté au toril. On n’était plus à 2 minutes près et ça aurait eu plus de gueule de faire les choses au bon endroit, à l’opposé. Peut-être aurait-on vu quelque chose... Après un deuxième tiers tout aussi tumultueux, Lirio s’est éteint. Au 5ème, Alberto se la joue façon "Basquiat de la tauromachie", il capte l’énergie de tout ce qui l’entoure : celle du toro (qui va a mas), celle du soleil (dont les premières morsures font tant de bien), et celle du public (qui aime ses séries propres et concises). Dans le genre, on l’a déjà vu faire mieux et on peut regretter qu’il n’ait jamais repris la gauche après une unique tentative pas rudement convaincante. L’oreille accordée n’apparait tout de même pas déplacée. Silence et oreille.

 Zanzibar

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire