lundi 6 octobre 2014

Otoño III - 1 espada 1 (pour 6 toros du Puerto de San Lorenzo et de La Ventana del Puerto)

Ayé, il l'a fait. Il a tué 6 toros, et nous, on l'a regardé avec concentration, patience et tendresse passer à côté d'un possible succès.
On a capitonné la plaza d'indulgences et d'encouragements pour celui qui s'était héroïquement gagné le cartel face aux Montecillo de la San Isidro. C'est dans ces mêmes dispositions qu'on a retrouvé Abellan face au premier : batailleur, s'engageant pour améliorer la très irritable corne gauche et allongeant le bras à droite. 1 entière dans le rincon. Je me dis aujourd'hui, état d'âme à l'appui, que j'ai sans doute eu tort de ne pas demander l'oreille au prétexte qu'il ne faut pas s'emballer alors qu'il en reste encore 5 à lidier... Salut sous très belle ovation après pétition pas tout à fait majoritaire.
Et voici les 5 autres dans leur déprimante sécheresse chronologique :
- Le deuxième est très faible et salement compliqué. Abellan abrège avec l'assentiment du public qui, pourtant, sait que l’homme peut casser la baraque dans ce registre. Silence.
- Le troisième parait fragile mais il a une charge franche et allègre. Abellan se décroise rapidement ; étrangement, personne n'en exige plus.  Quatre entrées a matar sont nécessaires pour tuer le toro. Le moral du maestro était mort à la troisième. Salut sous l'ovation.
- Faena rudimentaire au mauvais quatrième. Silence.
- Totalement hors sujet à l'inédit cinquième. Silence.
- Débordé par le sixième que, pour d'évidentes raisons de vanité, le matador se réserve. Mais la vanité n'a jamais été bonne conseillère et la bête est trop difficile pour un homme épuisé. Ovation

6 toros c'est beaucoup trop. Surtout quand il s'agit d'un lot d'Atanasio ne permettant rien au premier tiers et qu'on a une main gauche amochée, ce qui n'arrange rien à la muleta.
Il faut se rendre à l'évidence, Abellan n'a pas été à la hauteur des circonstances et ceux qui l'ont soutenu (moi la première) étaient un peu tristes pour lui, même si on n'était pas trop surpris. On retiendra l’humilité et l'absence de toute forme de racolage du torero (un seul brindis au public à qui il a offert avec lucidité le bon troisième, pas de tentative de vuelta indue, etc.).
Miguel Abellan est sorti sous les applaudissements, déçu, digne et les yeux caves. Il aura tout l'hiver pour ressasser ses remords et ses regrets...

Zanzibar

2 commentaires:

  1. Un homme face à ses propres faiblesses. Il a voulu mais psychologiquement s'est encore plus vite épuisé que physiquement. L.echec a la mort au 3 eme l'a complètement sorti de son défi . Il a baissé les bras, et nous le public avec. On ne lui en a pas voulu parce qu'on savait que tout ça c'etait bien trop lourd pour lui

    RépondreSupprimer
  2. Miguel, je te remercie avant tout pour ton sens de la lidia. Ta prestation fut a l image de ta carriere. Peu d options ce soir malgré ton professionnalisme. Ce cartel tu te l ai gagné au fil des annees. Au troisieme toro ta blessure s est reveillée...comme d habitude tu es rester digne...quel domage...les naturelles de face ainsi que ton toreo reste une reference dans les ecoles taurines de Madrid. Miguel je m'incline.merci.cyrille

    RépondreSupprimer