Cuadrilla de las NoyasLas Señoritas Toreras Catalanas |
Forcément, je ne peux faire
l’impasse sur la première fameuse, Nicolasa Escamilla, "La Pajuelera". Elle toréait à pied et à cheval
au milieu du 18ème siècle et c’est à elle que Goya a rendu hommage
dans la 22ème planche de sa Tauromaquia intitulée "Valor varonil de la célebre Pajuelera
en la de Zaragoza". Mais n’allez pas croire que la dame n’a eu que des
admirateurs. Un certain Vargas Ponce s’est fendu d’une diatribe dont la
traduction est superflue : " No
hace muchos años que en Madrid se presentó en la plaza pública una mujer para
torear, y que de hecho toreó. […] Este fenómeno ha sido la ignominia del devoto
femíneo sexo, que tiene adherente la compasión, y la afrenta del indiscreto
sexo barbado que toleró y dió licencia para que saliese al público semejante
monstruosidad. [...] ¿Qué ha sido aquello, sino ridiculizar la fiesta de los
toros? "
Un siècle et quelques toreras plus
tard, on peut voir des affiches annonçant les "Señoritas Toreras". Dans ces cas-là, on est sûr de ne
pas voir Rafael Guerra “Guerrita” partager le cartel puisque le grand homme
allait jusqu’à refuser de se produire dans les ruedos où ces dames étaient passées avant lui ! Les espadas Dolores Pretel et Angela Pagés,
accompagnées de leurs 6 banderilleras sont passées par Calasparra en juillet
1898 pour y affronter une novillada de Flores. Les revisteros ont écrits que “Lolita”, “Angelita”, Encarnación, Rosa, Julia, Isabel, María et Francesca avaient été ce jour-là très "discrètes".
Qu’on me permette d’en douter…
Au vingtième siècle, c’est moins ce
qu’on dit d’elles que ce qu’elles disent d’eux qui mérite considération.
Juanita Cruz cumule les tares :
non seulement elle est une femme, mais elle a le mauvais goût d’être douée et
d’obédience républicaine par surcroit. Interdite de ruedo à la demande du Ministre espagnol de l’Intérieur en 1932,
elle ne sera pas aidée par ses confrères qui refusent pour la plupart d’alterner
avec elle. Finalement, Juanita la Rouge est condamnée à s’exiler pour toréer en
Amérique du Sud quand Franco prend le pouvoir. A l’attention des toreros de son
pays natal, elle aura cette phrase explicite : "Allez, ils m'ont bien
eue, ces tapettes de toreros espagnols. Il aura fallu une guerre civile pour me
vaincre." Sur sa tombe et en guise d’épitaphe, au pied de la statue qui la
représente en train de brinder au ciel, il est écrit : “En dépit du
tort que me firent dans ma patrie les responsables de la médiocrité du toreo de
1940 à 1950,… Je brinde ce toro à l’Espagne !”
Verónica RodriguezArles 2010 |
Evelyne Fabregas s’est expatriée
en Espagne dans les années 80 pour pouvoir toréer. Elle explique pourquoi :
"En France, il y a deux sortes de novilladas, les cartels économiques et
les actuaciones de fils à papa. Les
premières rapportent trois sous à des jeunes qui en ont besoin pour subsister,
les secondes engraissent largement ceux qui n'en ont pas besoin. Si vous ne
faites partie ni de l'une ni de l'autre catégorie, si vous êtes un novillero
normal, qui réclame un cachet normal, vous ne toréez pas en France".
Plus près de nous, elles sont
nombreuses à se jeter dans le ventre de l’arène et dans l’antre du mundillo. Personne ne dit rien de la
plupart d’entre elles et leurs propos ne sont consignés nulle part. Difficile
de savoir si c’est un choix délibéré ou subi, l'aficion qui s'étiole, la
détermination qui fatigue, le manque de talent ou d’entregent, qui fait qu’on ne
revoit presque jamais leur nom sur une affiche à peine les a-t-on découvertes. Motifs universels ou féminité trop encombrante ? Veronica Rodriguez était plein de promesses…
Le 28 décembre prochain, Hilda Tenorio, Lupita López et Karla de los Ángeles ont été convoquées par la tyrannie des médias à la Monumental Plaza de Toros México. Un "cartel femenino" pour affronter six toros de De Guadiana. Que dira-t-on d’elles le 29 décembre au matin ?
Zanzibar
Juanita CRUZ fur aussi l'épouse de Rafael GARCIA qui organisa une palanquée de novilladas dans le Sud -ouest de la France et ailleurs fin des années 50 et toutes les sixties (Soustons,Vieux Boucau,Saint Sever,Aire,Roquefort,Vichy...)
RépondreSupprimerLe auboi