lundi 20 avril 2015

Tabac béarnais pour Pedraza

L'effroi

Ce n'est pas tous les jours fête. Il pleut même parfois. Ou bien les gens sont à la plage... Qu'importe, hier, jour de sainte Emma, à Garlin, Pedraza de Yeltes écrit encore une  page glorieuse. Petit ruedo  mais grande novillada. Les gradins sont remplis, le soleil réapparait et pas le plus petit manso à l'horizon, seulement la bravoure, la caste  et la solidité.

Dans ces arènes, en 2014, le lot nous avait paru un peu poussif. Celui de cette année va légitimement rafler des prix.
Les novillos ont rencontré dix-sept fois les chevaux (six puyazos, neuf puyas, un refilon, un contact au cheval) en poussant dans la plupart des cas. Mieux, ils ont été complets avec des nuances (noble le premier, très bon le second, presque pastueño le troisième, encasté le quatrième, un poil de genio au cinq et très sérieux le dernier). Lot de novillos gaillards et bien faits, trois colorados, deux noirs et un castaño sucio.

L'opposition s'entreprit à bien faire et à s'appliquer aux piques ; avec des résultats plus ou moins heureux :
- Jesus Enrique Colombo : correct à la cape et bien au banderilles, il a peiné le reste du temps. Il fut interminable et à la marge avec le noble premier (pinchazo et contraria) puis manqua d'esprit de décision à son second qui se décomposa d'ennui (ladeada).
- Alejandro Marcos : ne trouva pas le sitio au premier, ils furent neuf en piste au moment du changement de tercio, un peu dépassé sur les deux mains (estoconazo et descabellos) puis gravement  baladé au second qui lui infligea une rouste (pinchazo puis tendida et descabellos).
- Joaquin Galdos : triomphateur de la tarde, novillero averti, avec aguante et toreria, peu de déchets, concis, (épée de côté au premier) oreille, (puntazo au muscle en pinchant et caidita) deux oreilles et sortie en triomphe.

Salut du mayoral.

Le ruedo de Garlin est petit, les lignes au sol sont inutiles, le président oublie les avis, parfois la musique arrive bien tard, une pointe astillée, quatre arrangées... mais on sort de là avec la foi du charbonnier, le sang fouetté et l’œil brillant.

El Ubano

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