lundi 27 juillet 2015

Orthez en baisse

Orthez - Novillada de Valdellan pour Tomas Angulo et Louis Husson

 

Onze heures dix

Pour ce paseo encore, les gens exacts ont attendus dix minutes  ceux qui trainent. Mieux, on organise leur retard.

Quatre novillos pour Tomas Angulo et Louis Husson. Le triomphateur de la matinée est sans doute le public qui reste familial, charmant et lucide malgré les lanternes qu'on voudrait lui faire avaler.
Quatre novillos rencontrant dix fois les chevaux sans réel poder, sans grande bravoure, sans mansedumbre. Pas des couleuvres non plus, ni des vessies, mais des "novillos bravitos", mobiles sans grand défaut ni grande qualité. Du bétail possible que bien des apprentis rêveraient d' affronter sur les bords du Tietar ou du Guadiana.

Tomas Angulo, ce matin-là, hésitait entre la démotivation et la méforme. Il nous a paru dépassé et fatigué. Plusieurs fois désarmé, se cachant dans le cou, mou et piétiné. Bronzé comme un rameur d'Oxford, il n'avait rien d'un affamé et il rama. Tel un galérien à demi noyé devant Buenas Tardes qui avait du piquant et un bon fond brave... au fond. Angulo a d'abord cherché à séduire.
Son second, Molinillo, avait le défaut de retenir sa charge une fois embarqué dans la muleta. Mais en tant que "novillo bravito" revendiqué, il a permis quelques moments furtifs de qualité.
Des passes, des attitudes, des bons moments, 2/3 de lame au premier et 3/4 au second, silence affectueux, silence sympathique.

Louis Husson, venu en voisin courtois et affable, possède l'art de la conversation. Lui aussi a tendance à mettre le joli avant le nécessaire. Il voulut prendre la mesure de son premier en restant sur la périphérie au cours de deux séries. Intéressant sur une séquence gauchère, il profita de la relative noblesse de ce vilain novillo. Une lame caida. Silence.
On remit le couvert au dernier : des attitudes, du pico, un trasteo léger, varié, agréable et final en "caguade" avec une muleta au sol, une fuite, un pinchazo, une contraria.

Entre alors en scène Yannick Boutet, casaque rouge et poil blanc, arrastrero ce jour ou alguazil demain, spécialiste du temps qui passe. On attend donc les mules qui se font désirer, le palco s'impatiente, gesticule, la cuadrilla glande, Husson espère l'oreille, nous subissons dignement la farce, les premières mouches se présentent. L'oreille ne tombe décidément pas. Les fouets claquent, les mules craquent et emportent enfin Montañes.

Manolo de los Reyes (Emmanuel des Rois) a  raflé un prix de la Peña Sol pour son aguante et sa planta aux banderilles, on aurait pu associer son compagnon de turno qui était à la hauteur.
Idem pour le premier piquero de la matinée qui méritait largement une récompense qu'il n'obtint pas alors qu'il s'obligeait à citer sur l'épaule et à effacer la monture lors de trois rencontres pleine d'honnêteté.
Le public répond encore présent cette année pour une présentation du bétail nettement à la baisse sur l'ensemble de la journée. On finirait par s'inquiéter. Voilà pour le Klein d'œil.

El Ubano

5 commentaires:

  1. C'est à dire que bien des choses ont changé ! Les convictions et les hommes qui les ont, ou les ont eues...

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  2. c'est un peu ça oui...Et puis manquerait un "apunte" de Maître Pradet croquant Don Javi à l'hôtel restaurant brasserie mundillesque "Mirasol"!

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  3. Le titre, de la chronique, c'est pas une contrepèterie, hein, non ?

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