samedi 31 mai 2014

San Isidro - Corrida inattendue de El Montecillo

Miguel Abellán face à Camarito

6 toros de El Montecillo pour Miguel Abellán, Paco Ureña et Joselito Adame. Pas franchement bandant sur le papier. Même que, sur la foi du cartel, les plus optimistes étaient en droit de se dire que le pire de la San Isidro, c'était peut-être pour ce soir...
C'était sans compter sur le fait que les toros sont imprévisibles et que le lot allait sortir robuste, manso mais assez encasté, mobile, compliqué. Sous cette affiche à deux balles se cachaient 6 toros décidés à en découdre (surtout les 3 premiers, pas du genre à laisser traîner leurs oreilles partout) et trois hommes (pas du genre de ceux d'hier, même si un seul d'entre eux a été à la hauteur). 
Pas la "grande corrida du siècle" mais une course pendant laquelle on a tout le temps eu les yeux occupés.

Le toro le plus passionnant de la tarde fut pour moi le troisième dont le genio n'a pas forcément été très apprécié puisqu'il a été le seul sifflé à l'arrastre. Après deux premiers tiers somme toute très anodins, le bicho va se ficher au centre alors que Joselito Adame avait, lui, décidé de débuter la faena aux planches. Ce premier désaccord (pas le dernier) s'est immédiatement soldé par un désarmé (suerte très en vogue tout au long de la soirée). Pendant les 10 minutes qui ont suivi, les choses vont se dérouler exactement comme le toro l'a décidé et où il l'a décidé. Il meurt bouche fermée,  trois fois troué par l'épée du petit mexicain. On venait de voir un fameux toro, très exigeant, face à un torero complètement débordé qui ne trouvera jamais non plus le bon sitio face au 6ème qui paraissait cependant présenter moins de difficultés.

Paco Ureña a manqué de recours face au très compliqué deuxième et ne réussira jamais à vraiment passer la barre face à son second qu'il a le mérite de rester tuer alors qu'il vient de subir une cornada terrible.

Miguel Abellán a été le seul à réussir à faire face à cette adversité d'un autre temps. Au premier (qu'il accueille avec une générosité de novillero), il
s'engage fiévreusement. Il s'agit d'une faena prenante, rustique, où l'homme devient magnifique dans l'art de frôler la tragédie et se hisse à la hauteur du difficile et dangereux premier... au prix d'une cogida impressionnante. Le vaillant ne cesse pas de s'exposer pour autant et signe une extraordinaire série à gauche. Il va chercher l'épée quand le toro raccourcit sa charge. Et là, on peut vraiment dire qu'il "perd l'oreille avec les aciers". Il en gagne  toutefois une en ressortant de l'infirmerie. Rien ne l'y obligeait et, compte tenu de la nature des opposants du jour, on aurait pu comprendre qu'il leur préfère la compagnie des infirmières. On n'a pas retrouvé à son second l'oasis de valeureux engagement qui avait été la marque de fabrique de son premier combat mais le simple fait d'être revenu était très méritoire. Le palco n'a pas eu besoin d'énormément d'encouragements pour sortir le mouchoir. Et c'est très bien ainsi.

Zanzibar

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