mardi 9 septembre 2014

6 magnificos novillos-toros de Pallares

"Le passé est un pays étranger. Les choses s'y font différemment."

Avec sa montera vissée sur le crâne et sa silhouette de bucheron canadien, Antonio Linares a repris à son compte l'adage de LP Hartley. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas un torero d'école (à moins bien sûr que LF Espla en ait créée une dernièrement) : il connait les principes de la lidia, respecte les règles écrites et non écrites, exige la même chose de sa (très bonne) cuadrilla, et n'est pas avare de desplantes délicieusement démodés.  Il n'est pas non plus né de la dernière pluie et connecte avec le public à son premier grâce à sa muleta rustique et ses poses théatrales (sans pour autant donner la faena adaptée). Vuelta inattendue après bajonazo.

 A son second, Antonio laisse briller "Pastelito", son piquero tellement rond et luisant qu'on dirait une cerise confite. 3 mises en suerte pour 3 cites à l'ancienne et 3 piques parfaitement dosées (étant entendu que le novillo n'avait pour lui qu'un beau galop et pas un gramme de bravoure). Faena ostentatoire alliant quelques impostures aux gestes d'une rare authenticité qui font se lever la plaza et me font sortir mon mouchoir après une entière du plus bel effet. Une oreille méritée pour un novillero pas comme les autres. Vuelta avec la cuadrilla au complet. C'est la première fois en 4 courses que la lidia est mise en valeur. C'est aussi le premier moment d'émotion.

Vicente Soler n'a eu de cesse de reculer devant le troisième manso et distrait, et s'est trouvé littéralement écrasé par le dernier novillo de la soirée qui était le seul vraiment encasté du lot. Même si ça n'a pas été avec une grande réussite, notons à son actif qu'il est le premier (et le dernier) de la feria à avoir banderillé ses deux adversaires. Silence et silence.
Tomas Angulo voit son premier opposant changé pour inaptitude au combat. Le sobrero baisse bien la tête mais s'éteint très vite. Salut au tiers. Son second lui fait peur dès la sortie, et pour cause ! Les deux premiers tiers sont expédiés tant bien que mal et la faena est dictée par une extrême terreur. Bajonazo prémédité. Silence.

Le lot de Pallares ? Présentation aléatoire, peu de moteur, peu de piquant, et beaucoup de complications.

Zanzibar

2 commentaires:

  1. Antonio Linares, même s'il n'a pas été le meilleur novillero que j'ai vu cette saison (il ne sera que le deuxième dans mon classement), il a assurément quelque chose comme tu l'écris...

    Les personnages de sa cuadrilla, croisés dans un hôtel sont tout simplement délicieux de simplicité...

    Elpuma

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  2. Je ne sais pas si ces gamins ont des cuadrillas fixes. En tout cas, Miguel Ángel Infante "Pastelito", Carmelo González “El Gallo” et Antonio Olivencia sont des noms à retenir.

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