mardi 14 juillet 2015

Aladin, à la 2, à la 3 !

L'Adac y avait pourtant mis du sien pour bien frotter la lampe... mais le génie n'est pas sorti.

Notez que, moi aussi, j'y ai mis du mien : pendant les trois courses du week-end, j'ai gardé solidement ancrée la certitude que "ça" allait bientôt commencer. 

C'est ainsi que, le samedi soir, on s'est globalement ennuyé tout en conservant en permanence un certain intérêt pour la mansada de Dolores Aguirre. On guettait la caste, l’émotion. Mais non. La course fut au mieux brusque et compliquée, au pire terne et sans poder. "Horrible" selon la ganadera. Des premiers tiers catastrophiques (dont l’un n'aurait pas été renié par Bartabas). Des deuxièmes tiers d'inspiration cubistes (trois paires magnifiques à signaler toutefois : celles posées au 5ème par un monsieur vêtu de violet et noir, et la très périlleuse première paire posée au sixième par un monsieur habillé en bleu schtroumpf et noir). Curieusement, certains toros affichent à la mort une puissance (mais était-ce vraiment de puissance qu'il s'agissait ?) qu'ils avaient pris grand soin de  nous cacher de leur vivant.
L’énergie de Alberto Aguilar n’est pas suffisante pour soumettre le rugueux et imprévisible deuxième ni pour améliorer le cinquième. 
Le capricieux et, pour le coup, relativement intéressant troisième mène  la vie dure à Alberto Lamelas qui finira par lier une valeureuse série au toril. Peu de choses à dire du sixième.
Robleño livre deux faenas bruyantes et sans éclat dans ce silence appliqué qui est si caractéristique de Céret. 

Le dimanche matin, sous un soleil très dur, on s'est globalement intéressé mais... en s'ennuyant souvent. C'est Julie qui vous parlera bientôt des toros de Juan Luis Fraile et de Cesar Valencia. Quant à moi, mon jugement est faussé : j'attendais un lot qui soit à la hauteur de celui de Cenicientos l'an passé. Et là, force est d'observer que le compte n'y était pas... 

Le dimanche soir, on s'est ennuyé... en s'ennuyant. Piqués avec la délicatesse qu'on réserve ordinairement aux oisillons, les cinqueños dépressifs de Adolfo Martin n'auront pas pu provoquer d'autres frissons que ceux de la colère. La seconde fut celle du ganadero qui jeta rageusement son chapeau et menaça du poing la terre entière lorsqu'il vit le troisième se casser la corne en cognant aux planches. 
La première revient au (dur, très dur) public qui a honni Urdiales pour n'avoir pas donné l'impression de vouloir essayer de résoudre l'équation posée par son premier. J'étais d’autant plus péniblement affectée de cette dernière situation que c'est précisément face à ce type d'adversité que Diego peut exceller… Les efforts expiatoires mais vulgaires du maestro au cinquième ne furent pas à la hauteur de l'affront initial. 
Pour que les vieux pots fassent les bonnes soupes, il faut qu’il y ait de bons légumes. Encabo fait les choses le plus sérieusement possible devant deux insipides navets et l’ensemble n’a que peu de saveur. 
Robleño (qui, tout bien réfléchi, devrait songer à consulter un spécialiste de l’audition) a totalement négligé la main gauche à son premier et a parfaitement robleñisé à son second. Oreille donc. 

Feria courte, courses longues, soleil blessant, plaza pleine comme un œuf, tertulias très fréquentées et cercle d’amis agrandi. Je reviendrai bien sûr me perdre ici l'an prochain, voir des toros, des toreros, et deux vieux amoureux.

Zanzibar

NB : corrida vue du rang 12, côté patio de caballos.

Les courses racontées en image par Christophe Moratello (il suffit de cliquer) 

La corrida de Dolores Aguirre
La corrida de Juan Luis Fraile

3 commentaires:

  1. Madame, je vous lis régulièrement et avec plaisir mais je vous trouve un peu courte sur les deux courses que vous détaillez (ou plutôt que vous ne détaillez pas assez). Par ailleurs je pense que vous vous êtes trompeé sur la course des Adolfos Martin qui a présenté de l’intérêt car les taureaux étaient pleins de qualités même s’ils n’ont pas été très braves. Concernant les toreros Encabo devrait se retirer et Urdiales en faire autant (je ne vois d’ailleurs pas en quoi ses efforts ont été expiatoires). Et il faut arrêter de dire que Robleño est le torero de Céret.
    ArnaudP

    RépondreSupprimer
  2. Merci Monsieur pour vos lectures régulières et votre contribution.
    Vous avez vu juste sur le premier point : j’ai fait court et ai opté pour une synthèse pas forcément très éclairante sur ce qui s’est passé d’important dans le ruedo cérétan ce week-end. Question d’inspiration, je suppose.
    Sur le second point, peut-être avez-vous vu juste aussi, peut-être pas, je n’en sais rien, et c’est bien là je crois un des grands prodiges de la corrida : il peut y en avoir autant d’appréciations que de regards posés sur elle. Et maintenant que j’ai dit ça, je vous soutiens que non, Urdiales ne doit pas se retirer. Et sur ce point, j’ai la certitude d’avoir raison ! ! !

    RépondreSupprimer
  3. Madame ne détaille pas assez, vous avez raison, Monsieur. Il y a de quoi la trouver un peu courte...

    "Concernant les toreros Encabo devrait se retirer et Urdiales en faire autant"

    Là, par contre...

    ;)

    Julito

    RépondreSupprimer