lundi 27 juillet 2015

Le retour de la vengeance de Cubano 2

Orthez - Corrida de Valdellan pour Alberto Lamelas, Thomas Dufau et Cesar Valencia (et Thomas Marty)


On le sait, en tauromachie plus encore qu’au cinéma, l'art de la suite est chose difficile. Pourtant, nous étions très nombreux à être accourus pour voir la "suite" du lot vicois qui a réussi la prouesse de garnir à 4/5 les arènes du Pesqué alors qu’il y avait course un peu partout ce dimanche. 

To make a long story short : aucun toro n’a été applaudi à sa sortie et un seul l’a été à l’arrastre, le troisième. Il faut dire que la pénurie de corne n’était compensée ni par l'abondance de kilos ni par la somptuosité des trapios. Le 3ème et le 5ème de la course m’ont toutefois paru un peu mieux faits.
La veille, au corral, on aurait été tenté de sourire face au saisissant « effet Dalton » que les toros produisaient côte à côte… si seulement Joe, William et Jack n’avaient pas été les modèles les plus représentés !

Côté comportement, usons d’un euphémisme et disons que la dimension combative du lot n’a pas sauté aux yeux, à l’exception du 3ème qui a été à l’origine du meilleur l’après-midi.

Au paseo, Thomas Dufau était entouré des deux affamés de tragique que sont Alberto Lamelas et Cesar Valencia… et de Thomas Marty, auteur d’un écart qui lui a justement valu le Prix du Courage.

Le premier toro est faible, compliqué, freine dans ses charges. Lamelas puise dans sa copieuse volonté ce qu’il n’a pas dans son maigre baluchon technique. Travail fini au toril. Salut après une entière par la bande. Le quatrième, bien plus boiteux que Keyser Sözé, n’est pas changé. Pas grand-chose à faire devant cet invalide arrêté. Silence.

Le lot de Dufau est composé de deux toros insignifiants et insignifiés, oscillant entre servitude fadasse et soumission sournoise. Le 2 permet au français de faire « de la tauromachie pour Canal + ». Silence après un avis. Au 5, j’avoue, j’ai craqué et j’ai passé les 15 minutes qu’a duré la faena à envoyer des sms aux copains. Ceux qui, dans le public, ont fait preuve de plus de respect que moi pour ce qui se jouait dans le ruedo ont fini par s’exaspérer de plus en plus bruyamment. Pitos après une mort compliquée et 2 avis bien tassés.

Le 3 déborde Valencia à la réception. Ce toro, brave au cheval et remarquablement piqué par Alberto Sandoval (dont ma voisine a convenu, jumelles à l’appui, qu’il gagnerait à être mieux connu), est l’objet d’une décision embrouillée du palco qui finit par accorder une 3ème puyaal regaton. Deuxième tiers assuré par le vénézuelien qui a le bon goût de nous épargner la sempiternelle pose au violon. A la muleta, Carmelita ne se remet pas d’une vuelta de campana et va a menos face à un torero qui a vraiment envie mais reste trop prudent pour construire quelque chose de solide. Oreille après une entière tombée. Le dernier toro n’est pas très gaillard et manque de piquant. Valencia est décidé mais on ne retrouve pas chez lui la quête viscérale, presque sanglante, de pureté qu’on lui a vue à Céret. 
Sur le chemin de la gare, j’entends les applaudissements qui accompagnent la vuelta du jeune homme. C'est la fin de la journée Valdellan, et le début du temps de l'aventure...

Prix au meilleur picador : Alberto Sandoval
Prix du courage : Thomas Marty pour son écart
Prix du geste taurin : Cesar Valencia
Tout ça n'est que justice.
Corrida vue du dernier rang, au soleil.

Zanzibar

5 commentaires:

  1. "Le quatrième, bien plus boiteux que Keyser Sözé,..."
    Madame, celle-là, je vous la jalouse...
    julito

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  2. Un écart n'a rien à faire dans une corrida formel. Je crois que T Dufau a voulu attiré l'attention sur lui et puis c'est tout.

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  3. En l’occurrence, l'attention s'est plutôt portée sur Thomas Marty ;-)
    C'est vrai que le geste était incongru dans une corrida formelle mais c'était courageux et réussi. Et tant qu'une fois ne devient pas coutume...

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  4. Bonjour, je suis globalement d'accord avec ce qui est écrit sauf pour le sixième taureau qui était même un invalide et qui a été violent au cheval.
    Cordialement

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  5. C'est bien possible. Pour tout vous dire, une fois la déception passée et la liste des simagrées de la journée dressée, j'ai rapidement oublié les courses en tant que telles. Dans le fond, c'est bien ça qui me chagrine.

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