samedi 18 juillet 2015

Perspectives

Pandore et sa boîte

 

John William Waterhouse - 1896

Marc Lavie est en passe de franchir les mille parutions de sa "Semana Grande", ce qui est considérable. L'édito de la 950ème  n'a pas manqué d'attirer notre attention gourmande.
Édito où il est dit que depuis 90 ans la corrida n'a pas évolué dans son rituel contrairement à la société. Les rapports homme/animal ayant considérablement changé dans le même temps. 

Marc Lavie ouvre trois paragraphes, les piques, les banderilles, le descabello :
- Le tercio de pique mobilise beaucoup de monde pour pas grand-chose, les chevaux sont dressés et tout le monde "fait semblant" en attendant les rares moments d'authenticité (batacazos, grands puyazos...). Et l’éditorialiste suggère de remplacer le "piquero" par un "rejoneador" bien mieux considéré par le public de nos jours.
- Le tercio de banderilles : "à quoi servent-elles ?" ne pourraient-elles pas être équipées de scratchs afin d'éviter les épanchements de sang et réservées aux virtuoses de la discipline ? 
- Le "descabello" : qualifié de "reliquat des anciens abattoirs"... il n'est plus admissible à la télévision.

Voilà pour l'essentiel. Marc Lavie a le mérite d'ouvrir un débat, voire une boîte de Pandore. De l'estocade il se contente de signaler qu'un débat sera inévitable dans l'avenir, sans se mouiller davantage et  la "puntilla" a déjà disparu de l'arsenal.

Ce discours, déjà susurré et entendu par ailleurs rejoint celui de Simon Casas et on peut penser que bien des professionnels  sont prêts à franchir le pas, souvenons-nous de "Las Vegas". Sans pique, sans banderille, sans descabello, sans puntilla et sans estocade... Il nous reste un tercio de cape, un tercio de muleta, ce qui fait deux tercios en tout... et un "taureau" de deux ou trois ans maximum, pour un spectacle qui va laisser pas mal de monde sur sa faim.

Ce 950ème édito porte un titre : " Évolution ou disparition ? " qui n'est pas sans rappeler un thème qui traîne dans les soirées taurines du vendredi soir : " Quelle corrida demain ? "  

Redonner du rythme et de l'émotion à la corrida à pied tout en conservant le rite... Oui bien sûr c'est possible, mais ce serait éminemment long et conflictuel.  

Cependant... imaginez les "picadors" attendant en piste l'arrivée du taureau sortant du "chiquero"... les "peons" sur le qui-vive et le "maestro" qui mène la "lidia"... intéressant non ? Cela se faisait jadis, chaque dimanche à cinq heures, l'été, avec des taureaux moins nobles et des chevaux débiles et sans protection. 
Mais qui osera essayer ? 

El Ubano

5 commentaires:

  1. Sur le tercio de pique, et des pistes telles que remplacer les picadors par des rejoneadors, je suis surpris.
    D'une, si on regrette que les chevaux de pique sont dressés que dire de ceux de rejon ??
    De deux, qui dit rejon, dit toros épointés (pour ne pas dire plus), autrement dit, adieu à l'intégrité des cornes du toro bravo.
    Cela étant, cet édito (que je n'ai pas lu) me semble surprenant. Bien que de tels propos le sont bien moins dans la bouche de Casas quand on connaît sa "logique"...

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  2. Bonjour,
    Je peux vous transmettre cet édito à votre adresse mail si vous me la communiquez.
    m.t

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  3. J'espère que l'idée des picadors déjà en piste à la sortie du toro retiendra l'attention de plazas comme Vic ou Orthez.

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  4. Bonjour, et merci pour votre proposition très tentante. Mais comme je ne suis pas abonné à Semana Grande, je suis ennuyé pour l'accepter...
    Sinon, pour l'entrée des toros avec des picadors déjà en piste, c'est vrai que c'est tentant, ne serait-ce que pour voir comment ça se passerait. Mais en se faisant piquer d'entrée, sans que le toro se soit un minimum approprié le terrain par quelques tours de piste, j'ai peur que ce ne soit pas si bénéfique que ça pour la lidia. Après, je ne suis pas un expert es terrains, loin de là.
    Sinon, avant, il y avait un truc qui se faisait pas mal : quand un torero n'honorait pas un contrat, il pouvait passer d'une à plusieurs nuits en prison. Les temps changent (je ne souhaite la prison à personne, soyons clairs).

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