samedi 22 mars 2014

Fallas - The ultimate

On ne peut pas dire qu’on n’était pas prévenu. Ça avait été très officiellement  annoncé : la dernière corrida des Fallas était une corrida « monstre ». Et la palme du plus monstrueux revient de droit (malgré une concurrence relativement farouche) à Ganador, chèque en bois n° 97 de Garcigrande, handicapé moteur et déficient de la caste, lidié par le Juli en septième position. 

Finito et les Pétroleurs font le paseo

Auparavant, le Scélérat avait désoreillé son premier adversaire, manso vaguement picotazé, suite à une faena giratoire de son cru (puissante, mécanique, sans âme) et une épée pas comme dans les livres (bien que moins pire que la veille). C’est vraiment dommage que je ne l’aime pas sinon, j’aurais à coup sûr passé un excellent moment. 

Morante n’a été ni bon ni mauvais. C’est juste qu’il n’a pas eu d’opposants à affronter. Rien à lidier. Rien à toréer. Le premier est faible et sans charge. Tous les messieurs poussent des cris de sanglier en rut (je veux dire que c’est rauque et plein d’amour) dès que le Nabab attrape son capote. C’est beau à entendre mais assez risible.  Beaucoup plus justifié en revanche lors de la riposte au quite du Juli à son deuxième toro qui traine la patte autant que la langue. C’est balot car Morante est plutôt bien intentionné.

Ganador, n°97 de Garcigrande

Il faut savoir revendiquer ses héros. Le mien aujourd’hui, c’est Finito. Timide et irrésolu face au premier manso perdido qui marche en crabe, l’Outsider finit par envoyer après le deuxième avis une épée a media vuelta qui, pour la coup, parait totalement justifiée. Si certains toreros m’inspirent une aversion déraisonnable, il faut reconnaitre que j’ai en faveur de Finito de Cordoba le même énergique préjugé qui me le fait aimer avant même de l’avoir vu. Je ne sais pas d’où ça vient étant donné que je n’ai que fort peu (et jamais en bien) entendu parler de ce monsieur. Ceci dit, et évidemment en toute objectivité, face à son second adversaire (qui avait un peu gigoté dans le peto et s’avéra assez faible), il a été parfait. Parfait avec beaucoup de pico, parfait avec une distance parfois impertinente, mais parfait quand même. Sachant s’adapter au toro et sans sacrifier à la mode circulaire, Finito a proposé un truc différent. Tout s’est bien goupillé, le toro savait embister, le torero savait toréer, et ni l’un ni l’autre n’a cherché à compliquer les choses. Une vraie oreille, bien méritée. 

Le piquero de Manzanares s’empresse de donner un furieux coup de main à son patron pour détruire Le-The-Toro des 4 dernières courses de la feria. Taponcito n’en a cure, il pousse jusqu’au batacazo et y retourne avec autant de moral (mais moins de moyens, forcément). A partir de là et jusqu’au 8ème toro, le Traître (qui ne mérite pas d’avoir Curro Javier dans sa cuadrilla) nous chante sa petite chanson. C’est profond comme une œuvre de jeunesse de Vincent Delerm. Les Fallas 2014 se terminent sur une rime pauvre et un accord mineur.

NB : faut pas croire ce que disent les journaux, le costume de Morante était très beau.

Zanzibar

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