jeudi 20 mars 2014

Joyeux anniversaire Jean-Sé

Dans la petite cité de Eisenach on connaissait le gusanillo héréditaire de Johann Ambrosius, il était respecté, bénéficiait d'indemnités de service et d'un privilège de brasseur. Le rêve. Hélas, il meurt en 1695, en Thuringe, au cœur d'une Allemagne « centrale encore très rurale ». Il laissait là un fils né dix ans plus tôt, le 21 mars, qui deviendra le plus grand et le plus inattendu des toreros, rejeton d'une longue lignée de taurinos en tout genre.
(Je ne voulais pas le faire ce texte... on m'a obligé...)

Bach par Bachatazo


A l'âge de dix ans donc, le petit Juan Sébastian est orphelin, il travaille en cachette avec acharnement de jour et de nuit, à la lueur de la lune. Il fait ses gammes, et tire l'épée en 1703 lors d'une altercation avec un autre torero : Geyersbach, moins connu.
Premières capeas à Arnstadt, Mühlhausen, puis première non piquée à Weimar en 1708, nommé ConcertMaestro en 1714, il est apprécié par la famille ducale.
Alternative en 1717 dans la principauté de Cöthen. Il a trente-deux ans ce qui est l'âge normal pour prendre l'alternative dans l'Allemagne protestante "thuringeote" de l'époque.
(Je vous redis qu'avec trois infos et un peu de mauvaise foi, tout se plaide en tauromachie)

Une immense main droite, la main gauche est redoutable. Aucune vraie concurrence, la domination est totale. Haendel né la même année à quelques verstes s'expatrie en Angleterre... terre qui n'a guère produit de bon toreros, excepté Henry Purcell.
Vivaldi, le "torero roux", inspiré, moins technique, s'avère répétitif dans ses suertes inventives. Un peu plus tard arrive l'immense Mozart, le "Muñoz viennois"... bouleversant Mozart bien sûr mais auquel il manque la mystique. Autre concurrent dans cette histoire-là, plus tard encore : Beethoven, énorme torerazo, mais qui laissa rentrer tant de toros vivants... Beethoven n'entendait pas les avis. 

De 1708 à 1750, Johann Sebastian Bach  affrontera tous les élevages, tous les encastes et tous les toros, sous toutes leurs formes : oratorios, cantates, messe, passions, œuvres pour orgue, suites pour orchestre, pour violoncelle, clavier bien tempéré, variations Goldberg, offrande musicale, art de la fugue... des cathédrales empilées jusqu'au ciel au point que Cioran dira : « S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu ».

On ne sait pas si le Maître était plutôt Mahou ou San Miguel mais sa fréquentation du Café Zimmerman de Leipzig et les tertulias qu'il y animait avec ses fils nous le rend encore plus attachant. Il meurt le 28 juillet 1750 dans cette ville qui lui avait causé davantage de tracasseries que de triomphes.
Algo se devait de lui rendre hommage.

El Ubano

1 commentaire:

  1. Passionnant comme dirait saint jean!
    On attend la suite et les avissur les carrières de certain: le petit Lizst de l'école taurine de Budapest,ou le jeune Chopin, de l'école taurine de Varsovie par exemple...

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