samedi 24 mai 2014

Pesetas

Trois mille vingt cinq pesetas

A quelques jours du départ, tout était minutieusement envisagé : la météo, le parcours, les étapes, l'hébergement, l'angoissante récupération des billets, mais dans l'immédiat, il fallait acheter des pesetas.
Ce n'était pas une mince affaire :
- Combien on en prend ?
- Où les achète-t-on ?
Il y avait les tenants de La Poste, souvent très compétitive, suivie de près par le Crédit Agricole, et parfois quelques établissements bancaires plus modestes mais à ne pas négliger. Parfois même il fallait "commander" à l'avance les pesetas !

Puis, les entrées... et là, ce pouvait être périlleux et angoissant, suivant l'endroit.
Très périlleux même quand le fournisseur de billets était l'ami d'une connaissance vivant sur place ou pas trop loin...

Mais les  étapes importantes étaient :
  • Le départ très tôt, à la fraiche, avec un ciel limpide qui annonçait un jour tout bleu et tout chaud.
  • Là dans la voiture au moment de mettre le contact on faisait une check-list professionnelle : "tout le monde a ses papiers ? ses pesetas ?" ...Ok, on démarre.
  • Le passage de la frontière où on pouvait se voir infliger un contrôle d'identité par la Guardia Civil, changement de pays, de coutumes, exotisme !
  • Le premier bocadillito au jambon et son verre de rouge : absolument divin, le meilleur jambon du monde comme disait Hemingway à chaque fois qu'il mangeait du jambon.
  • La petite sieste dans la petite chambre à l'ombre dans ce petit hôtel bon marché avec la présence rassurante des entradas sur la table de nuit.
Alors, ayant vaincu les obstacles, allongés sur le lit qui grince, et assurés d'être assis dans les gradins à 18h, nous savourions ce fond sonore des rues d'Espagne qui montait de la rue. Vers 17h, après un bref assoupissement, ce serait la douche et la sortie sur le trottoir surchauffé. Rendez-vous au bar Fulano, mise en condition psychologique, concentration, vérification de la présence du billet dans la poche arrière du pantalon ou dans celle de la chemisette... sur le cœur. 
Inévitablement, il yen avait alors un qui se faisait peur : "Merde... Mais où j'ai mis mon billet ?"
On retrouvait le billet et, remplis d'espérance, nous franchissions avec religion le seuil de la plaza.

El Ubano

3 commentaires:

  1. Mais pourquoi ce sempiternel renvoi à "la religion"? Un manque peut-être?


    Aubois

    RépondreSupprimer
  2. Que tiempos aquellos con las fronteras y las monedas. Viajar tenía siempre ese punto de exotismo.
    Ahora es todo más fácil, pero lamentablemente somos más mayores.

    RépondreSupprimer
  3. Le mot religion ? Angoissant ?
    Bigre.

    RépondreSupprimer