lundi 4 août 2014

Les Pedraza d'Azpeitia

On se doutait que ce serait difficile de faire aussi bien que l'année dernière mais, rien qu'en lisant le sorteo du jour, on savait que la course de Pedraza de Yeltes serait variée. Côté poids, le curseur oscillait de 520 à 630 kilos. Côté âge, certains toros venaient tout juste de fêter leurs 4 ans alors que d'autres étaient proches des 6 ans. Quant à la présentation, c'est le beau qui a dominé.

Resistidor est grand, fier, fougueux, vigoureux sous le fer, malpoli en fin de passe et pas du tout prêt à s'en laisser conter par un Alberto Aguilar pas très en forme qui essaie vaillamment de suivre le mouvement mais perd beaucoup de terrain et finit débordé. Ce toro réclamait a minima une deuxième pique et une muleta poderosa. C'est mon chouchou de la course. Mon voisin de droite l'a trouvé haut, trotteur et con la cara suelta.
Le quatrième sort en trombe. Alberto l'accueille bien et cherche à s'en rendre maître mais Burreneto est d'humeur maussade. Il s'arrête souvent et se défend beaucoup. Marcos (c'est mon voisin de droite) parle de genio.

Liebroto n'est pas très beau. Lui aussi est monopiqué et termine toutes les séries par des enganchones. Depuis le début, Marcos pense que la bonne corne, c'est celle de droite. Juan del Alamo préfèrera la gauche jusqu'à la chaotique mise à mort. 
Brigadier est un bon, un très bon toro qui a une fâcheuse tendance à sortir seul du cheval. N'empêche, c'est un toro-roi et les hommes s'organisent (ou pas) autour de lui. Del Alamo lui offre une faena sans tabou ou quelques beaux muletazos de facture classique cohabitent pacifiquement avec des détails post-modernes de qualité variable... jusqu'à la série de trop et la vilaine l'épée. Vuelta al ruedo pour Brigadier.

Il y a des chanteurs qui chantent comme des chanteurs morts. Jimenez Fortes, lui, torée comme un torero mort et ne se donne guère les moyens d'embarquer dans sa muleta triste son premier adversaire, il est vrai renifleur et pas franc du collier.
Le sixième est très noble (c'est Marcos qui le dit), mais très chiant (c'est moi qui le dit), vraiment très noble (c'est mon voisin de devant le dit), mais vraiment très chiant (c'est mon voisin de gauche qui le dit). En fait, il semble bien que nous ayons tous raison, c'est juste que certains s'ennuient plus que d'autres, à commencer par le curieusement dénommé Bello G. Faena languissante. Premier avis. Epée paresseuse. Deuxième avis. Bello G résiste. Troisième avis. Ovation pour Bello G qui rentre vivant au toril. Bronca pour celui qui ne l'aura pas tué. 

Marcos a été le vétérinaire de la plaza pendant des années. Forcément, voir une course à côté de lui, c'est comme voir une course à côté de l'Ubano, on apprend. Pourtant, malgré nos différences de connaissances (et de goûts), nous venions l'un et l'autre d'assister à une course pleine d'intérêt et on se quittait en parlant avec émotion d'un certain Cacareo, lidié un certain 23 août à quelques kilomètres de là par un certain de la Puebla. Comme quoi... 

Zanzibar

1 commentaire:

  1. Denis Guermonprez5 août 2014 à 16:13

    Sur la photo, je crois reconnaitre le moment émouvant précédant l'arrastre du troisième toro. En souvenir du banderillero mort dans ces memes arènes il y a fort longtemps, la fanfare joue le "Zortziko" intitulé "Ventura Laca" du nom et surnom de ce subalterne décédé tragiquement. Moment de recueillement où toute la place, dans un élan commun avec les areneros, écoute religieusement l'hymne.
    Le président Tuduri de San Sebastain (= Donostia en Euskadi), homme charmant et délicieux, avocat de son état, a eu la courtoisie de me donner copie de la partition originale. J'en tiens également copie avec son autorisation via Zanzi à ceux qui souhaiteraient la déchiffrer car à ma connaissance, elle n'a jamais été publiée. DG.

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