dimanche 3 mai 2015

Aire au temps de Titi

Élément d'architecture aturine

Une fois que l'on adhère au concept de la novillada-concours et donc aux exemplaires de trois ans susceptibles de représenter l'élevage d'où ils sont issus... tout est plus simple. Il reste aussi à se familiariser avec le rapport de forces trop inégal entre la cuadra de chevaux et des novillos pas bien gaillards... et avec un peu de volonté, de militantisme et d’empathie, on  s'efforce de souscrire, malgré la météo maussade, à un spectacle aléatoire.

Ceci fait, on vit un Escolar laid, faible, mais noble se lancer dans la danse que lui propose Borja Alvarez bien peu opportuniste.  Deux piques sans conviction ni style, des passes sans consistance  ni conviction puis deux avis, quatre pinchazos, un estoconazo.

Il y eut ensuite le novillo triomphateur, un certain Torrealta de chez Valdellán, numéro18, qui attaqua le cheval en quatre rencontres poussées et partant de loin (deux puyas, un picotazo trasero et un refilon), animal brave et noble avec lequel Louis Husson privilégia l'esthétique au  profond et resta en dessous des réelles qualités du tio. Estoconazo contraire, une oreille populaire et un mouchoir bleu important.

Il y eut aussi un Flor de Jara, moche, N° 50, qui se réserva après deux bonnes piques, devint tardo et flagada. Andrès Roca Rey se montra là capable mais long.

Il y eut un quatrième, Quirurgico ! de Raso de Portillo, le mieux présenté de la soirée, s'employant avec caste sur trois bonnes puyas et rechargeant pour un refilon.  Juan Agudo dit Titi, picador de son état,  exerce alors son talent avec beaucoup de classe et remporte le prix.  Mais zut et crotte, l'eau de boudin prenant le pas sur l'eau de vie, la race du Raso ne permit pas d'encaisser un troisième tiers, il se décomposa et Borjà Alvarez se dilua.

Et il y eut le cinquième, un Pablo Mayoral quittant l'ombre de l'Escorial pour s'illustrer dignement en trois rencontres honnêtes. Louis Husson s'investit dans une faena copieuse, encouragé par la musique présidentielle à allonger un discours muleteril déjà trop long... Estoconazo.

Puis il y eut un sixième, un Sanchez Arjona limité de force et de caractère, deux puyas. Andrés Roca Rey déroula un toreo sérieux et élégant à la cape d'abord et sur les deux mains ensuite. Le palco envoya la musique à la huitième série... l'essentiel était passé. Deux oreilles après une estocade en place et une faena  solide et qui donne envie de le revoir dans de meilleures conditions.

Il n'y eut pas de septième mais l'on se reposa quand même.

El Ubano

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