lundi 18 mai 2015

Que sont les vueltas devenues ?

6 toros cinqueños, ternes et de peu de transmission (sauf le bon 4ème et, dans une moindre mesure, le 6ème) de Parladé pour Miguel Abellan, Miguel Angel Perera et Ivan Fandiño.

 

Affiche de fête, s’il en est, avec la ganaderia unanimement déclarée triomphatrice de la San Isidro 2014 face à un cartel piéton mêlant challengers de poids (qui avaient chacun une revanche à prendre à Madrid) et membre de feu le G-je-ne-sais-plus-combien (ayant conquis les cœurs les plus bourrus ici même l'an passé).

L'histoire commence sur un malentendu lorsque, à l'issue du paseo, quelques jeunes tentent de lancer une ovation à l'attention du service médical... pas du tout relayée par les madrilènes venus en masse directement de la Pradera de San Isidro arborant œillets ou casquettes à carreaux et partageant volontiers leurs autenticas rosquillas del santo mais n’ayant pas la moindre idée de ce qui s'était passé la veille dans ces mêmes arènes.
Abellan a mis les points sur les "i" en allant brinder le premier toro à celui qui, compte tenu des incessantes rafales de vent qui n'ont cessé de balayer la plaza, risquait encore de ne pas chômer ce soir : le bon docteur Maximo Garcia Prados. Chacun s'étant dûment renseigné entre-temps, cette fois-ci, tout le monde a compris. Ovation longue. Tonitruante. Debout. J'ai bien failli pleurer.

Conformément à ce qui s'apparente désormais à une tradition, ce premier toro a été mal piqué. Il s'avère âpre dans la muleta et Abellan, bien disposé pendant quelques minutes, réussit finalement à tirer deux séries notables qui portent d'autant plus sur le public qu'elles sont arrachées dans la tourmente. Après quoi, la vérité pâlit, les principes se fanent, et le maestro se contente de faire passer la bête en prenant plaisir à nous faisant peur. Entière ladeada pour une oreille très protestée alors qu'une vuelta aurait sans doute mis (presque) tout le monde d'accord.
Le quatrième est le seul bon toro de la tarde. En réalité c'était même un toro assez passionnant mais Abellan a préféré poursuivre dans le registre populiste qui lui avait si bien réussi 40 minutes plus tôt. Nous nous sommes finalement retrouvés dans une situation parfaitement imbécile... Alors qu'il y avait un toro et un torero sur le ruedo, la pelea ne s'est pas passée en piste mais dans les tendidos : les "olés" de l'ombre venant contrer les sifflets du soleil, "olés" n'ayant d'autre objectif que de revendiquer une ostensible opposition au tendido 7 sans jamais se préoccuper le moins du monde de ce qui se passait vraiment en bas. C'est bien. Mangeons-nous les uns les autres. Mais ne nous plaignons pas d'avoir failli voir une grande porte s'ouvrir sur un torero certes attachant mais qui n'avait pas dominé un seul instant ses adversaires du jour. Rendons grâce au pinchazo et à l’entière contraire hémorragique qui en ont fini avec la vie publique de Fanfarrio. Ovation à l'arrastre.

Fandiño chope en premier lieu un adversaire d'une faiblesse crasse qu'il liquide d'un pinchazo suivi d'une entière de travers.
Le basque va s'agenouiller au toril (c'est la quatrième réception du genre dans cette même course) pour accueillir le dernier toro, très beau, qui déboule en roulant des mécaniques. Faena construite avec du cœur mais peu de nuances. Le toro va a menos. Estoconazo énorme après pinchazo turbulent et pétition d'oreille qui valait bien celle qui avait rapporté la sienne à Abellan. Je ne sais pas trop pourquoi, le palco résiste. Fandiño salue. Il fut un temps pas si lointain où il aurait été appelé à faire une vuelta méritée. Aujourd'hui Madrid voulait des oreilles ou rien.

Miguel Angel Perera s'est fait remarquer : il n'est pas allé attendre ses toros a porta gayola.  

Zanzibar

NB : corrida vue avec mes vrais yeux et pas avec ceux du cameraman de Canal + Toros  

1 commentaire:

  1. Vueltas et saluts madrilènes sont généralement tués dans l’œuf par les Grands Censeurs du 7... Que plus personne dans l'arène ne supporte, tant leur comportement est discutable.

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