dimanche 10 mai 2015

La variante Iturralde

6 toros de Fuente Ymbro (fuyant et sans caractère le 1er, boyante le 2ème, blando et distrait le 3ème - sobrero du même fer -,  incroyablement fades et ennuyeux les 3 derniers) pour Cesar Jimenez, Paco Urena et El Payo.


L'homme du jour s'appelle Pedro Iturralde. C'est lui qui a admirablement piqué Agitador, le deuxième toro du lot, doté d'une improbable robe ensabanada et d'un galop goulu. L'ardeur au cheval ne fut toutefois pas totalement à la hauteur de l'entrain manifesté pour y accourir : belle poussée sur la corne gauche à la première rencontre qui ne sera pas renouvelée à la seconde. Une troisième tentative aurait été justifiée, je crois. Tiers de banderilles enlevé et beau début de faena. Paco Ureña attaque par l'excellente corne droite mais tout va rapidement a menos faute de dominio et le maestro ne va pas chercher à améliorer la corne gauche, plus compliquée.  Belle ovation à Agitador après une entière tombée. Sans intérêt le cinquième.

Cesar Jimenez est exaspérant, c'est chose entendue depuis belle lurette. Mais aujourd'hui, c'est pire. Il tente de nous convaincre que l'indolence avec laquelle il effectue chacun de ses gestes s'apparente à du bon goùt, du temple, ou peut-être même de l'art, allez savoir ! Mais cette lenteur est tellement artificielle qu'elle provoque un très désagréable sentiment de malaise, d'inconfort. A-t-on déjà éprouvé le moindre plaisir à écouter un 33 tours lorsqu'il est passé en 45 tours ? Seul Jimenez a l'insolence de vouloir nous le faire croire. Même cinéma à ses 2 toros (avec, en prime à son second, ce qui restera sans doute comme une des plus vilaines épées du cycle isidril).

El Payo torée de cape avec gourmandise et parfois même avec bonheur. On pourrait penser que je dis ça uniquement parce que je kiffe grave le Mexique et ses représentants, mais non, ce n'est pas que ça. C'est aussi parce que le Payo, au capote, il a le groove. A la muleta en revanche, ça se pose là côté profondeur et engagement... Et en ce qui concerne les épées, disons que ce n'était pas son jour !

Casi lleno au Ciné Doré pour le Yves Saint Laurent de Jalil Lespert. 19 degrés à la sortie, vers minuit dix. Qu'il est doux d'être en vacances à Madrid...

Zanzibar


NB : corrida vue avec mes vrais yeux et pas avec ceux du cameraman de Canal + Toros 

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