Des espontaneos… on n'en voit plus, du moins sur notre
continent.
Aficionado, c’est une carte de visite possible entre initiés, les autres s’en moquent…
Pourtant le confort de l’aficionado est souvent précaire alors que, derniers singes en hiver, nous méritons la considération, les câlins et les prévenances dues aux rêveurs…
Qui n’a pas trainé de bar en bar dans un Saragosse froid et pluvieux ?
Lequel n’a jamais oublié « ce con de poncho » dans le coffre à Vic ou Bilbao ? Voire la casquette à Céret ?
Et les siestes transpirantes sur un banc douteux dans Pampelune surchauffée et nauséabonde ?
Et les douches tièdes et chiches dans une pension manchega un 15 août ?
Et les menus del dia ou de crisis à 8 euros avec le vin affreux et glacé propice à la colique ?
Et l’épouvantable tarta de whisky comparse douteuse du bombon helado ?
Et la télé à donf' au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner ?
Et le retour trop matinal des touristes anglaises qui piaillent comme des pintades dans la piaule à côté, suivi du passage du camion des poubelles juste sous votre fenêtre dans cette rue trop proche de Santa Ana ?
Qui n’a pas oublié les billets à la maison ?
Nous qui tous les jours lisons des inepties sur la course de la veille, nous qui mangeons toujours les mêmes sandwichs au jambon, les mêmes calamars à la romaine, nous qui faisons la queue au guichet, au sorteo, et aux caisses de la Campsa.
Mais qui nous admire, nous, aficionados, de tant d’efforts, de tant d’économies et tant de dépenses ?
Verra-t-on enfin un jour sur le parvis de quelque arène la statue en bronze de l’Aficionado qui patiente devant une taquillla encore fermée ?
El Ubano
Moi, j'ai oublié mon poncho des fois à Vic ET des fois même à Bilbao !
RépondreSupprimerJerome
A défaut de voir un jour une statue de l'Aficionado érigée devant chaque taquilla, on pourrait a minima envisager d'en mettre une à la gare Montparnasse. Mais pas format Manneken-Pis. Plutôt format Abou Simbel.
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