Par exemple, en 1767, le marquis de
Poyanne avait pensé organiser une corrida autour du 11 août. C'était
manière de cajoler le petit peuple mais aussi d'épater un visiteur
d'exception : Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes,
directeur général de la Librairie Royale, membre de l'Académie des
Sciences et premier président de la Cour des Aides. Le genre
d'invité en perruque que l'on cale directos à l'ombre au callejon
entre une gloire rugbystique et un restaurateur étoilé. Sauf que, patatras, la
hiérarchie s'oppose en la personne pénible du maréchal de
Richelieu, gouverneur de Guyenne et Gascogne, qui coince sur la
question depuis une dizaine d'années.
De
Poyanne, bien que marquis n'en est pas moins joueur et contourne
l'obstacle avec entêtement en proposant un spectacle taurin dans le
style de chez nous.
Et
voilà le compte-rendu que Chrétien Guillaume, peu reconnaissant, en
fera :
« Ce sont point des taurestations à l'espagnole ; on envoie
simplement un taureau déjà un peu méchant de son naturel dans une
place où il y a beaucoup de populace. Il en saborde quelques-uns. Et
quand on a bien ri, on l'apaise avec perfidie car c'est pour le mener
à la boucherie ; et on m'assure qu'il n'en arrive jamais
d'accident fâcheux. Je le conçois d'autant moins que j'ai demandé
si au moins on leur coupait les cornes et qu'on m'avait assuré que
non. Jusqu'à ce que cela me soit expliqué, je suis de l'avis de
M. de Richelieu. »
C'est donc bien la
preuve que déjà en 1767 on ne « coupait » plus les
cornes des taureaux à Dax.
On garde cependant
le mot « taure-station » pour les jours où les toros
n'avancent pas ou sont bloqués en gare .
El Ubano
Anecdote pêchée
dans « Adour histoire d'un fleuve » de Serge
Airoldi
El Ubano aurait-il des vélléités de ré-écrire l'histoire taurine de Dax???
RépondreSupprimerLe obois
Grands dieux non ! Il n'a pas le temps. Toutes ses heures de loisir sont exclusivement consacrées à la rédaction d'articles pour Algo. Enfin je crois...
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