Entre ces deux dates, toute une vie de torero… Celle de « El
Indio Grande », « Califa de León », « Petronio
de los ruedos », Rodolfo Gaona.
Lorsqu’il le rencontre en 1905, Saturnino Frutos "Ojitos" (ancien banderillero de Frascuelo et fondateur de l’école
taurine de León, au Mexique) est immédiatement
convaincu que Rodolfo Gaona sera un immense torero. Non parce qu’il est
rapidement son meilleur élève mais parce que le gamin a l’air d’un grand torero.
Et de ça "Ojitos" est convaincu : pour être un grand torero,
il faut en avoir l’air. Le mentor a vu juste : à partir de 1908, année de
son alternative, chacun s’attache à dire que la présence de Gaona au paseo
payait le billet d’entrée à la plaza.
Sa faille à Rodolfo, c’était l’épée. Mais pour le reste, on
le dit aussi technique qu’esthétique (à quelques espantadas près). Je sais que
la mort pare les toreros de vertus ignorées du temps de leur vivant mais celui-ci
a alterné avec succès aux côtés de Machaquito et Bombita aussi bien qu’aux côtés
de Joselito et Belmonte. Entre les deux,
ses compañeros s’appelaient Rafael El Gallo, Vicente
Pastor, Sánchez Mejías et Marcial Lalanda… Une telle capacité à s’affirmer et à
s’adapter dans une époque aussi mouvante me semble être la preuve d’un réel grand
talent et, sûrement, d’une grande toreria.
Dans le
grand dictionnaire de l’infini taurin, on gardera toujours la mémoire de Gaona,
des poèmes qui le glorifient… et de sa "gaonera". La
première fois que Gaona exécute cette suerte, c’est à Mexico, le 23 janvier 1910,
face à un toro de Saltillo. Le maestro l’a reproduite avec le
succès que l’on sait peu après à Madrid.
A l’origine, ce qui deviendra la gaonera est
un quite de Cayetano Sanz que "Ojitos" a
appris à Gaona qui lui a donné le cachet que nous connaissons. Le quite originel
était composé de 4 suertes différentes que Gaona a enchainées « faisant
passer le toro à plusieurs reprises devant son corps à découvert, ce qui ne s’était
jamais vu. D’autres fois, très souvent, il enchainait les passes de Pepe Hillo "de
face par-derrière", une de ses suertes préférées depuis toujours. Chose qui, bien qu’il s’agisse de deux suertes
différentes, avec des temps différents, fit croire à beaucoup que c’était la
même ; peut-être parce qu’on tient dans les deux cas la cape dans le dos,
parce que les deux étaient peu connues quand Gaona les remit au répertoire ;
une confusion qui existe encore s’est créée. » (Robert Ryan)
Zanzibar
Zanzibar
con otra luz y otra plástica,
vino el torero de México
con su sabor de onomástica
y su novedad de léxico.
Suerte de frente por detras de Cayetano SanzDessin de Daniel Perea – La Lidia |
Una india matriz concibe
más allá del mar Caribe
un chamaco –¿un héroe, un golfo?–
y le cristiana y le inscribe
con el nombre de Rodolfo.
El nuevo Martín Lutero
ya se estira y se apersona
y se estiliza, altanero
¡Qué elegancia de torero
La de Rodolfo Gaona!
Pues su quiebro de rodillas
y su larga y su verónica
su tercio de banderillas
merecen no estas quintillas
Otro Bernal y otra Crónica
De pecho con la derecha
va a ser el pase que estrecha
Menfis, Aldamas y Bali
hieratismo con sospecha
de pirámide o teocali
Lámina pura de oro
flexible, sonora, huera
riza y desriza ante el toro
el azteca meteoro
de la sagrada gaonera…
Gerardo Diego
más allá del mar Caribe
un chamaco –¿un héroe, un golfo?–
y le cristiana y le inscribe
con el nombre de Rodolfo.
El nuevo Martín Lutero
ya se estira y se apersona
y se estiliza, altanero
¡Qué elegancia de torero
La de Rodolfo Gaona!
Pues su quiebro de rodillas
y su larga y su verónica
su tercio de banderillas
merecen no estas quintillas
Otro Bernal y otra Crónica
De pecho con la derecha
va a ser el pase que estrecha
Menfis, Aldamas y Bali
hieratismo con sospecha
de pirámide o teocali
Lámina pura de oro
flexible, sonora, huera
riza y desriza ante el toro
el azteca meteoro
de la sagrada gaonera…
Gerardo Diego
Gaoneras de Gaona a Luis Miguel - Source : La Fiesta Prohibida |
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