Kazuki NakajimaPremier japonais à signer une pole position au Mans |
Ces week-ends-là, la ville se transforme : on y parle
anglais, il y a du monde dans les rues même après 21 heures, et on ne se plaint
pas de la pluie.
Les plus aficionados arrivent quelques jours avant le paseo,
la parade du vendredi. Ceux-là vont au paddock comme on va aux corrales et ergotent
sur le poids des casques comme on commente le trapio des lots de toros madrilènes. Pendant ce temps-là, leurs épouses se font signer leur entrada par les figuras et leurs cuadrillas. Sinon, ils y vont eux-mêmes.
Les regretteurs d’hier évoquent avec nostalgie et fierté le « Départ
Le Mans » - quand les toreros couraient à leur voiture garée en épi au
mépris de toutes règles de sécurité - et blâment encore (quoique avec
admiration) le geste de Jacky Ickx templant le départ, marchant tranquillement à sa voiture et s’élançant
en dernier… avant de finir premier. Depuis, les choses ont changé. Comme le
peto, il est malaisé de regretter le départ lancé, mais quand même, on a perdu
en authenticité qu'ils disent les anciens...
Accident de Loïc Duval sur l'Audi R18 n°1© Hervé Petitbon (Maine Libre) |
En tendant un peu l’oreille, on se rend compte qu’il est
aussi question des encastes disparus comme Chenard et Walcker et du manque de
diversité des élevages. Rendez-vous compte : 33 Porsche sur 49 voitures au
départ en 1971 ! Par moment, il est même tellement question de l’importance des
chevaux que je m’attends à ce qu’on parle de Bonijol…
A les en croire, côté mundillo, ils ne sont pas mieux lotis
que nous : maestros égocentriques, et empresa particulièrement indigne sur
certains aspects. Seul exception : les alguaciles qui sont très appréciés
de tous. Il faut dire que les commissaires de piste assurent le règlement et la
sécurité. Vraiment. Et bénévolement.
Si la comparaison entre les « aficionados a los toros manceaux » et les « aficionados a
los toros bravos » s’arrêtait là, il s’agirait à peine d’une mignonne
analogie. Mais il se trouve que lors de la tienta de mercredi dernier, Loïc
Duval, est sorti vivant d’un accident spectaculaire en toréant l’Audi n°1. Parte facultativo : menos grave que le impide
continuar la lidia. C’est l’espagnol Marc Gené qui s’est soustitouillé à Duval et
a pris le départ à sa place. L’an passé, Allan Simonsen a eu moins de chance.
Il est mort au troisième tour. L’équipe d’Aston Martin Racing a décidé de
continuer la course. The corrida must go on.
Zanzibar
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