Mardi 3 juin 2014. Adolfo Martin pour Antonio Ferrera, Diego Urdiales et Miguel Perera.
Nos emplois du temps respectifs, et des critères de choix de bétail
quelque peu opposés, ont fait que Miguel Perera et moi nous ne nous
étions jamais vus. C’est désormais chose faite, même si je ne suis pas
catégorique sur le fait qu’il m’ait aperçu au moment de sortir des arènes
à dos d’homme en passant à deux mètres de mon smartphone.
Tout ça pour dire que j’ai donc découvert sur le tard ce torero et, s’il
m’a rappelé un grand bonhomme, ce n’est pas Dominguin, Ortega ou
Espartaco mais Fabian Cancellara. La même puissance, une domination
sans partage et une tendance à choisir ses courses.
Pour une fois, Perera venait participer à une "Classique" après moultes
kermesses, critériums et contres-la-montre balisés. Mais les Adolfo du
moment ne consistent pas vraiment en un Paris-Roubaix ou un Tour des
Flandres, un Grand Prix E3 tout au plus.
Plutôt pas mal présentés, mieux
que certaines années passées malgré une relative hétérogénéité (498 à
590 kg, 3 cinqueños et 3 cuatreños), les Adolfo sont sortis seuls de la
deuxième rencontre (1,3 et même le 6 après avoir désarçonné le piquero)
ou ont démontré leur manque de poder (4 et 5). Seul le 2 a été bravito
mais ce fut aussi le plus faible. Faiblesse quasi générale enlevant
beaucoup d’intérêt à leur charge parfois piquante malgré tout.
Antonio, récent rescapé d’un accident de la route qui le fit défiler
tête nue (des points restants ?), est resté superficiel à son premier.
Pinchazo, rinconera et silence. Poderoso aux banderilles avec le 4, il
sera tout aussi marginal avec la muleta, Pinchazos, rinconera et silence
à nouveau.
Diego Urdiales a souffert de la faiblesse de ses opposants. Rien à tirer
du 2, deux tiers de bajonazo et silence. Il tirera quelques pépites sur
la gauche du 5 mais s’entêtera à droite avec fadeur. Pinchazo, 1 avis,
re-pinchazo, une demie et des descabellos entrainant des pitos.
Perera a donc étalé sa facilité, supérieur à gauche avec le 3, quelques
enganchones à droite ne lui offriront qu’un salut après sa belle
estocada. Le 6 commence par étaler sa faiblesse mais après l’épisode de «
Paf ! Le Piquero », il exprimera une belle dose de piquant au troisième
tiers. Perera conjugue le verbe "mandar" à tous les modes, main basse,
facile. Une sublime série à gauche est suivie d’un final un peu
accroché. L’estoconazo libère naturellement une oreille, la deuxième me
parait abusive mais autorise une deuxième Puerta Grande dans une même
San Isidro. Besoin de buzz ou bien ?
Même si la course a été globalement décevante, elle m’a donné envie de
revoir Perera/Cancellara avec les toros réservés habituellement aux
grimpeurs/puncheurs. Cela risque de ne pas arriver avant que Fabian
Cancellara ne prenne le départ de Liège-Bastogne-Liège.
Marc
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