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Toros de Montealto (et aussi de Julio de la Puerta – un titulaire
et un sobrero – et de El Ventorillo – sobrero) pour Pedro Gutiérrez "El
Capea", Alberto Aguilar et Sebastian Ritter qui remplace malheureusement
Paco Ureña.
Une corrida assez étonnante, avec son lot d’évènements
infiniment regrettables et son lot de satisfactions dont nous sommes
respectivement redevables à El Capea, Ritter, et 3 toros pour la première part,
et Aguilar et 3 toros pour la seconde.
Après le changement du premier toro qui s’est cassé la corne
en cours de lidia (le règlement taurin espagnol doit sûrement permettre ça
sinon, évidemment, le palco n’aurait pas cédé à la demande de cambio), El Capea
nous inflige l’indigence de son toreo face à une bête inerte. Il reproduit le concept (aguante en berne, main gauche en
carafe et jambe contraire au chômage) face à son second qui est pétri de
vilaines manières. Silence (1 avis) et silence.
Juste avant la course, C. m’a dit que Sebastian Ritter devait
avoir « le bras sacrément long » pour avoir réussi à intégrer un
cartel de dimanche soir en pleine San Isidro alors que tant d’autres l’auraient
justement mérité. L’expression prête à sourire quand on repense au peu d'allonge du torero et à sa muleta
que, telle une excroissance bien encombrante, il n’a jamais réussi à flanquer au
bon endroit. C’était vraiment dommage face au dernier toro de la course, sobrero
particulièrement intéressant de El Ventorillo, qui embistait avec beaucoup classe
pour peu qu’on le lui demande avec les égards dus à sa caste, mais qui a fini avisé
après une faena entièrement hasardeuse. Je n’ai pas entendu le troisième
avis sonner mais le mouchoir est bel et bien sorti. Grand seigneur, Ali-Rota, s’est
couché après une vingtaine de descabellos (à peu de chose près) juste au moment
fatidique. Silence et bronca (3 avis).
Alberto Aguilar a dû en premier lieu faire face à un très
étrange adversaire qui s’appelait Lirio. Un toro d’une présence peu ordinaire
qui a provoqué un batacazo d’anthologie (suivi d’une scène interminable avec
le cheval se faisant rouler-bouler à terre). La monture est partie à l’infirmerie
sous l’ovation pendant qu’Alberto remettait le toro en suerte au cheval de réserve resté
au toril. On n’était plus à 2 minutes près et ça aurait eu plus de gueule de faire
les choses au bon endroit, à l’opposé. Peut-être aurait-on vu quelque chose...
Après un deuxième tiers tout aussi tumultueux, Lirio s’est éteint. Au 5ème,
Alberto se la joue façon "Basquiat de la tauromachie", il capte l’énergie de tout
ce qui l’entoure : celle du toro (qui va a mas), celle du soleil (dont les premières
morsures font tant de bien), et celle du public (qui aime ses séries propres et concises).
Dans le genre, on l’a déjà vu faire mieux et on peut regretter qu’il n’ait
jamais repris la gauche après une unique tentative pas rudement convaincante.
L’oreille accordée n’apparait tout de même pas déplacée. Silence et oreille.
Zanzibar
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