Ayé, il l'a fait. Il a tué 6 toros, et nous, on l'a regardé
avec concentration, patience et tendresse passer à côté d'un possible succès.
On a capitonné la plaza
d'indulgences et d'encouragements pour celui qui s'était héroïquement gagné le cartel face aux Montecillo de la San
Isidro. C'est dans ces mêmes dispositions qu'on a retrouvé Abellan face au
premier : batailleur, s'engageant pour améliorer la très irritable corne gauche
et allongeant le bras à droite. 1 entière dans le rincon. Je me dis aujourd'hui, état d'âme à l'appui, que j'ai sans
doute eu tort de ne pas demander l'oreille au prétexte qu'il ne faut pas
s'emballer alors qu'il en reste encore 5 à lidier... Salut sous très belle ovation après
pétition pas tout à fait majoritaire.
Et voici les 5 autres dans leur déprimante sécheresse
chronologique :
- Le deuxième est très faible et salement compliqué. Abellan abrège avec
l'assentiment du public qui, pourtant, sait que l’homme peut casser la baraque dans ce registre.
Silence.
- Le troisième parait fragile mais il a une charge franche et allègre.
Abellan se décroise rapidement ; étrangement, personne n'en exige plus. Quatre
entrées a matar sont nécessaires pour tuer le toro. Le moral
du maestro était mort à la troisième. Salut sous l'ovation.
- Faena rudimentaire au mauvais quatrième. Silence.
- Totalement hors sujet à l'inédit cinquième. Silence.
- Débordé par le sixième que, pour d'évidentes raisons de vanité, le matador se
réserve. Mais la vanité n'a jamais été bonne conseillère et la bête est trop
difficile pour un homme épuisé. Ovation
6 toros c'est beaucoup trop. Surtout quand il s'agit d'un lot d'Atanasio ne
permettant rien au premier tiers et qu'on a une main gauche amochée, ce qui n'arrange rien à la muleta.
Il faut se rendre à l'évidence, Abellan n'a pas été à la hauteur des
circonstances et ceux qui l'ont soutenu (moi la première) étaient un peu tristes pour lui, même si on n'était pas trop surpris. On retiendra l’humilité et l'absence de
toute forme de racolage du torero (un seul brindis au public à qui il a offert
avec lucidité le bon troisième, pas de tentative de vuelta indue, etc.).
Miguel Abellan est sorti sous les applaudissements, déçu, digne et les yeux caves. Il aura tout l'hiver pour ressasser ses remords et ses regrets...
Miguel Abellan est sorti sous les applaudissements, déçu, digne et les yeux caves. Il aura tout l'hiver pour ressasser ses remords et ses regrets...
Zanzibar
Un homme face à ses propres faiblesses. Il a voulu mais psychologiquement s'est encore plus vite épuisé que physiquement. L.echec a la mort au 3 eme l'a complètement sorti de son défi . Il a baissé les bras, et nous le public avec. On ne lui en a pas voulu parce qu'on savait que tout ça c'etait bien trop lourd pour lui
RépondreSupprimerMiguel, je te remercie avant tout pour ton sens de la lidia. Ta prestation fut a l image de ta carriere. Peu d options ce soir malgré ton professionnalisme. Ce cartel tu te l ai gagné au fil des annees. Au troisieme toro ta blessure s est reveillée...comme d habitude tu es rester digne...quel domage...les naturelles de face ainsi que ton toreo reste une reference dans les ecoles taurines de Madrid. Miguel je m'incline.merci.cyrille
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