« Tout aficionado sait selon quelles règles doit être
portée une estocade mais, quand bien même elle aura été réalisée en respectant
tous les impératifs, la majorité d’entre eux protestera énergiquement si elle
est suivie d’une hémorragie par la bouche ou par les naseaux. Pourtant de tels écoulements
de sang peuvent être consécutifs soit à un coup d’épée répréhensible, soit à un
autre parfaitement loyal et bien situé. Que le sang soit rouge ou bien noirâtre
(qui peut réellement faire la distinction de couleur depuis les gradins ?),
qu’il sorte en flots saccadés ou encore qu’il s’écoule lentement et de façon
continue, cela ne change rien à l’affaire et ne suffit pas à définir l’estocade
comme honnête ou malhonnête, contrairement à une croyance très ancienne et trop
répandue. » [...]
« Par suite d’une direction plus ou moins heureuse de la lame, une belle
estocade, parfaitement portée dans le haut du garrot, peut sectionner grosses
bronchioles ou bronches en même temps que les vaisseaux pulmonaires et entraîner
une émission sanguine. Et comme il existe une artère à sang noir et des veines
à sang rouge (l’artère et les veines pulmonaires), la couleur du sang émis ne
suffit pas non plus pour permettre de blâmer l’estocade ».
Marc Roumengou - Extrait de "Blessures et mort des taureaux de combat"
Marc Roumengou - Extrait de "Blessures et mort des taureaux de combat"
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