On se doutait que ce serait difficile de faire aussi bien que l'année
dernière mais, rien qu'en lisant le sorteo du jour, on savait que la course de
Pedraza de Yeltes serait variée. Côté poids, le curseur oscillait de 520 à 630
kilos. Côté âge, certains toros venaient tout juste de fêter leurs 4 ans alors que
d'autres étaient proches des 6 ans. Quant à la présentation, c'est le
beau qui a dominé.
Resistidor est grand, fier, fougueux, vigoureux sous le fer, malpoli en fin
de passe et pas du tout prêt à s'en laisser conter par un Alberto Aguilar pas
très en forme qui essaie vaillamment de suivre le mouvement mais perd beaucoup de terrain
et finit débordé. Ce toro réclamait a minima une deuxième pique et une muleta
poderosa. C'est mon chouchou de la course. Mon voisin de droite l'a trouvé
haut, trotteur et con la cara suelta.
Le quatrième sort en trombe. Alberto l'accueille bien et cherche à s'en rendre
maître mais Burreneto est d'humeur maussade. Il s'arrête souvent et se défend
beaucoup. Marcos (c'est mon voisin de droite) parle de genio.
Liebroto n'est pas très beau. Lui aussi est monopiqué et termine toutes les séries
par des enganchones. Depuis le début, Marcos pense que la bonne
corne, c'est celle de droite. Juan del Alamo préfèrera la gauche jusqu'à la chaotique mise à mort.
Brigadier est un bon, un très bon toro qui a une fâcheuse tendance à sortir seul du
cheval. N'empêche, c'est un toro-roi et les hommes s'organisent (ou pas) autour de lui. Del Alamo lui offre une faena sans tabou ou quelques beaux
muletazos de facture classique cohabitent pacifiquement avec des détails
post-modernes de qualité variable... jusqu'à la série de trop et la vilaine l'épée. Vuelta al ruedo pour Brigadier.
Il y a des chanteurs qui chantent comme des chanteurs morts. Jimenez Fortes, lui, torée comme un torero mort et ne se donne guère les moyens d'embarquer dans sa muleta triste son premier adversaire, il est vrai renifleur et pas franc du collier.
Il y a des chanteurs qui chantent comme des chanteurs morts. Jimenez Fortes, lui, torée comme un torero mort et ne se donne guère les moyens d'embarquer dans sa muleta triste son premier adversaire, il est vrai renifleur et pas franc du collier.
Le sixième est très noble (c'est Marcos qui le
dit), mais très chiant (c'est moi qui le dit), vraiment très noble (c'est mon
voisin de devant le dit), mais vraiment très chiant (c'est mon voisin de gauche
qui le dit). En fait, il semble bien que nous ayons tous raison, c'est juste que
certains s'ennuient plus que d'autres, à commencer par le curieusement dénommé
Bello G. Faena languissante. Premier avis. Epée paresseuse. Deuxième avis.
Bello G résiste. Troisième avis. Ovation pour Bello G qui rentre vivant au
toril. Bronca pour celui qui ne l'aura pas tué.
Marcos a été le vétérinaire de la plaza pendant des années. Forcément, voir une course à côté de lui, c'est comme voir une course à côté de l'Ubano, on apprend. Pourtant, malgré nos différences de connaissances (et de goûts), nous venions l'un et l'autre d'assister à une course pleine d'intérêt et on se quittait en parlant avec émotion d'un certain Cacareo, lidié un certain 23 août à quelques kilomètres de là par un certain de la Puebla. Comme quoi...
Zanzibar
Marcos a été le vétérinaire de la plaza pendant des années. Forcément, voir une course à côté de lui, c'est comme voir une course à côté de l'Ubano, on apprend. Pourtant, malgré nos différences de connaissances (et de goûts), nous venions l'un et l'autre d'assister à une course pleine d'intérêt et on se quittait en parlant avec émotion d'un certain Cacareo, lidié un certain 23 août à quelques kilomètres de là par un certain de la Puebla. Comme quoi...
Zanzibar
Sur la photo, je crois reconnaitre le moment émouvant précédant l'arrastre du troisième toro. En souvenir du banderillero mort dans ces memes arènes il y a fort longtemps, la fanfare joue le "Zortziko" intitulé "Ventura Laca" du nom et surnom de ce subalterne décédé tragiquement. Moment de recueillement où toute la place, dans un élan commun avec les areneros, écoute religieusement l'hymne.
RépondreSupprimerLe président Tuduri de San Sebastain (= Donostia en Euskadi), homme charmant et délicieux, avocat de son état, a eu la courtoisie de me donner copie de la partition originale. J'en tiens également copie avec son autorisation via Zanzi à ceux qui souhaiteraient la déchiffrer car à ma connaissance, elle n'a jamais été publiée. DG.