Faire comme hier, se lever tôt, profiter de la
fraicheur.
Rencontrer un novillero dans l'escalier de la hospederia, le trouver trop jeune et trop maigre pour aller se jouer la vie. Se souvenir de ce qu'il a fait la veille, se taire, et lui sourire. Regarder l'heure, 9h25, commencer à chercher une barrière. Détester la mamie qui s'est enracinée à la place idéale et jette des mauvais sorts quand tu tentes de te couler à côté d'elle. Renoncer. Reprendre ses recherches.
Rencontrer un novillero dans l'escalier de la hospederia, le trouver trop jeune et trop maigre pour aller se jouer la vie. Se souvenir de ce qu'il a fait la veille, se taire, et lui sourire. Regarder l'heure, 9h25, commencer à chercher une barrière. Détester la mamie qui s'est enracinée à la place idéale et jette des mauvais sorts quand tu tentes de te couler à côté d'elle. Renoncer. Reprendre ses recherches.
Trouver une meilleure barrière,
occupée par des jeunes et à l'ombre. Envisager de revenir sur ses pas pour aller
narguer la vieille. Ne pas passer à l'acte et s'en vouloir un peu. Monter sur la
barrière, s'installer inconfortablement dans un équilibre précaire. Réaliser
rapidement que le soleil tourne vite à cette heure. Maudire la sorcière.
Entendre le coup de feu. Attendre bouche bée. Les voir passer. Trouver ça
bath.
Dégringoler de la barrière. Bousculer les autres. Ne pas s'excuser.
Courir au café le plus proche. Voir l'arrivée de l'encierro aux arènes
retransmise par la chaine de télé locale. Monter tranquillement à la plaza avec
tous les autres. Avoir dans la poche 2 places pour la vaquilla matinale et
proposer à une bande de gamines d'en profiter. En faire passer 4 devant et 2
derrière sous les yeux atterrés du gars de l'entrée. Lui expliquer qu'on ne parle
pas bien espagnol et se faire sermonner au prétexte qu'il ne s'agit pas de
parler espagnol mais de savoir compter jusqu'à deux. Hausser innocemment les
épaules et promettre de ne pas lui servir la même chanson demain. Mentir.
Tendre le dos pour la très commerciale novillada de Lagunajanda.
Prier pour que, s'il sortait un bon exemplaire, Gonzalo Caballero, Borja Jimenez
ou Francisco Jose Espada songe à le mettre en valeur. Regretter que Dieu ait
fait la sourde oreille. Ne pas envisager un instant que la prière fut mal
dite. Le regretter d'autant plus amèrement qu'ils sont 2 à être sortis très
intéressants. Se résigner à les voir toréer exactement comme les 4 autres.
Supporter de moins en moins bien le "toreo mainstream", linéaire et culero des 3
novilleros du jour que seule la couleur du costume permet de différencier.
Parier 10 dollars que, parmi eux, se trouvent au moins deux des figuras de
demain. Être potentiellement riche à millions. Admettre toutefois sans marchander
mon admiration, avoir vu trois très, très, très, très, très belles épées dans la
soirée.
Aller manger une salade de tomate à l'ail accompagnée d'un tinto de
verano. Reporter à demain l'écriture des cartes postales... S'endormir en se
disant qu'on a bien de la chance d'être ici...
Zanzibar
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