"Le passé est un pays étranger. Les choses s'y font
différemment."
Avec sa montera vissée sur le crâne et sa silhouette de bucheron canadien, Antonio Linares a repris à son compte l'adage de LP Hartley. Le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas un torero d'école (à moins bien sûr que LF Espla en ait créée une dernièrement) : il connait les principes de la lidia, respecte les règles écrites et non écrites, exige la même chose de sa (très bonne) cuadrilla, et n'est pas avare de desplantes délicieusement démodés. Il n'est pas non plus né de la dernière pluie et connecte avec le public à son premier grâce à sa muleta rustique et ses poses théatrales (sans pour autant donner la faena adaptée). Vuelta inattendue après bajonazo.
A son
second, Antonio laisse briller "Pastelito", son piquero tellement rond et
luisant qu'on dirait une cerise confite. 3 mises en suerte pour 3 cites à
l'ancienne et 3 piques parfaitement dosées (étant entendu que le novillo n'avait
pour lui qu'un beau galop et pas un gramme de bravoure). Faena ostentatoire
alliant quelques impostures aux gestes d'une rare authenticité qui font se lever
la plaza et me font sortir mon mouchoir après une entière du plus bel effet. Une
oreille méritée pour un novillero pas comme les autres. Vuelta avec la cuadrilla
au complet. C'est la première fois en 4 courses que la lidia est mise en valeur.
C'est aussi le premier moment d'émotion.
Vicente Soler n'a eu de cesse de reculer devant le troisième manso et
distrait, et s'est trouvé littéralement écrasé par le dernier novillo de la
soirée qui était le seul vraiment encasté du lot. Même si ça n'a pas été avec
une grande réussite, notons à son actif qu'il est le premier (et le dernier) de
la feria à avoir banderillé ses deux adversaires. Silence et silence.
Tomas Angulo voit son premier opposant changé pour inaptitude au
combat. Le sobrero baisse bien la tête mais s'éteint très vite. Salut au tiers.
Son second lui fait peur dès la sortie, et pour cause ! Les deux premiers tiers
sont expédiés tant bien que mal et la faena est dictée par une extrême terreur.
Bajonazo prémédité. Silence.
Le lot de Pallares ? Présentation aléatoire, peu de moteur, peu de
piquant, et beaucoup de complications.
Zanzibar
Antonio Linares, même s'il n'a pas été le meilleur novillero que j'ai vu cette saison (il ne sera que le deuxième dans mon classement), il a assurément quelque chose comme tu l'écris...
RépondreSupprimerLes personnages de sa cuadrilla, croisés dans un hôtel sont tout simplement délicieux de simplicité...
Elpuma
Je ne sais pas si ces gamins ont des cuadrillas fixes. En tout cas, Miguel Ángel Infante "Pastelito", Carmelo González “El Gallo” et Antonio Olivencia sont des noms à retenir.
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