vendredi 10 juillet 2015

Pamplon'Express 84

Joselito parade. Il pétille, fait des blagues, signe des autographes. On dirait un ganadero qui viendrait de faire lidier un lot de 6 beaux toros braves et encastés. Il porte le provocant sourire de l'homme satisfait à qui tout réussit. Ni lui ni sa cour d'admirateurs ne paraissent autrement affectés par ce qui vient de se dérouler sous nos yeux...

Nous autres, on fait des blagues aussi mais on ne pétille pas trop, non. Disons que nous sommes moins euphoriques que Joselito. En fait, on est même carrément accablés. Et corrélativement inquiets pour les ganaderias de El Tajo et de La Reina.

Il faut dire que, pendant les deux heures écoulées, les 6 tristes toros des élevages susnommés n'ont cessé de nous susurrer : "Nous sommes les débris de ce que vous eussiez jadis regardé avec plaisir".

S'ils avaient eu une once de personnalité un tant soit peu affirmée, on aurait pu dire que certains étaient mansos. Mais là non, ils étaient juste faibles, creux, vides, totalement décastés. Seul le cinquième a montré un peu (très peu) de tempérament, faisant illusion sous une première pique carrioquée avant de poursuivre aux banderilles messieurs Adalid et Mellinas qui ont salué, et d'afficher pour la muleta une sorte d'admiration canine qui, je suppose, doit pouvoir s'apparenter à de la noblesse.

Pas du tout le genre de toros qui convient à Diego Urdiales (qui nous a quand même offert quelques beaux gestes isolés).

Pas du tout le genre de toros qui convient à Morenito de Aranda (qui était de surcroit diminué par une douloureuse blessure au niveau du genou).

Pas du tout le genre de toros qui convient à Saul Jimenez Fortes (qui s'est obstiné avec beaucoup d'envie mais peu de discernement).

Pas du tout le genre de toros qui devrait convenir et faire parader les ganaderos.

Pas du tout le genre de toros qui fait aimer les toros...

Zanzibar

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