Le matin |
La tauromachie sans impondérable on connait et c'est
assez vite ennuyeux. Trop d'impondérables dans un ruedo et les questions
se présentent. Cenicientos pose souvent les mêmes : la dureté du public, la
présentation du bétail, l'indigence des cuadras de chevaux, les cuadrillas
à la peine et des toreros qui se noient. A signaler cette année un
changement perceptible de municipalité et de commission taurine, une
oreille coupée en trois jours, des broncas, des cariocas, des
pinchazos, des miracles, les enfants dans le ruedo, les peñas
outrancières, quinze français, une présidence sans veste et sans cravate, les corrals envahis au débarquement de dix
heures, le tout dans un village sans style et sans verdure où il reste toujours
quelques rues en travaux, longs à terminer. Au milieu de ce chantier de chair et
de poussière il y a le 15 août, le jour où débarquent la TV sur les gradins et
la Vierge del Roble en procession accompagnée de tambours de cris, de larmes,
et de bière.
14 août - 6 Peñajara : un lot plutôt lourd et très armé, sept puyas
avec un batacazo sur la poussée. Des monopuyas parfois très dures
avec pour seul motif d'économiser les coups de cape vers un cheval inerte.
Encierro sérieux donc malgré trois taureaux escobillés. Les
2/4/5/6 poussaient et mettaient la tête.
15 août - 3 Escolar Gil : sérieux et bien présentés, voire
très sérieux le troisième encasté, rapide et malin, plus petit
mais très armé et mieux fait. Il a manqué de tuer trois fois un
banderillero en moins de cinq secondes. Trois Escolar gris qui ont poussé
en quatre grosses piques dures, et galopé de capotes en banderilleros
assez longtemps pour se décomposer après une dizaine de muletazos. Le
second fut mieux traité et présenté correctement au cheval sur deux
rencontres.
15 août - 3 Adelaida Rodriguez : impressionnants les trois, dans un ruedo pas bien grand. Festival du puyazo guerrier, de la carioca et du batacazo en sept rencontres. Bregas approximatives et le tout se termine en eau de boudin car le bétail renonce au combat et se défend.
16 août - 6 Saltillo et un sobrero d'Adelaïda : 16 rencontres dont quelques refilones et puyitas à la volée, bétail encasté mais s'avisant vite, brave le troisième, manso con caste le dernier qui n'était pas loin de rentrer vivant au corral. Là encore la présence d'un seul cheval (mauvais) en piste pose problème quand personne ne pense à faire rentrer le réserve. Un lot qui parut petit au débarquement et important en piste.
La seule oreille coupée et contestée sera accordée à José Carlos Venegas. Nous avons découvert : un Jose Manuel Mas, grand garçon âgé extrêmement circonspect dans toutes les phases du combat... Gomez del Pilar, Marco Antonio Gomez, Octavio Chacon, Christian Escribano qui a passé un très sale moment devant (ou autour) du dernier Saltillo.
Nous avons revu Ivan Garcia, qui ne change pas et Serafin Marin qui ne s'est pas arrangé, de vieux briscards qui sauvent les meubles.
Suerte suprême |
Nous avons découvert des banderilleros physiquement
inaptes qui peuvent ne pas savoir sauter une barrière ou se déplacer
à reculons, et il y en eut même un qui ne savait pas courir en avant ou tel
autre pas bien grand qui devait sauter dans le burladero pour apercevoir
où se trouvait le tio qui venait de le poursuivre. Tout cela a beau être
agaçant ou drôle, le public oublie un peu vite que les garçons rechignent à se
faire étriper pour quatre sous et que le recrutement de personnel est problématique en période d'Assomption.
On se souviendra de la série fameuse de Salvador Cortes en quatre véroniques achevées d'une demie, genou plié au milieu de la mitraille, d'un banderillero appelé à saluer à l'issue d'une grande paire précédée d'une voltereta de catégorie. Il y eut enfin un vieux picador (Anderson Murillo) qui dégringola mais honora la funcion à la puya suivante.
Donc Cenicientos, peut-être pas chaque année, mais indispensable de temps en temps quand même.
El Ubano
Jose Manuel MAS : un torero camarguais?
RépondreSupprimerProvençal ?
SupprimerCenicientos.. toujours eu envie de m'y rendre ! à ce jour reste tjrs un souhait...différent forcément, mala lidia souvent, Toreros mquant de pratique, de technique souvent, compréhensible mais ...tiers de piques souvent cata ! regrettable car ça complique tout et fausse tout aussi..des estampes parfois et je présume au final pas mal de regrets ! j'irai un jour forcément..
RépondreSupprimerCenicientos, c'est une terre de talents trèèès aléatoire mais c'est une atmosphère unique qui regonfle l'aficion et te gave de sacrés souvenirs...
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