4 novillos de Los Maños pour Guillermo Valencia et Louis Husson
Dimanche 9 août - 11h
Alors
là, oui ! On en redemande. Et tant mieux pour le tout petit tiers
d’arène présent, pour l’ADA, et, allons-y, pour la temporada. Un
novillero qui, en trois séries de naturelles et quelques kilos de
vaillance, remet certaines choses en place et 4 novillos 4 morts bouche
close (plus un, presque inédit, mais prometteur) et dont la semence,
sans être uniformément exceptionnelle, valait plus que celle de tous les
barbapapas indultés en ces temps.
Supérieur
le premier, par sa présence en piste, sa caste, son poder. Très vif de
charge, il se retourne presto, choisit où, quand et comment. Part vite à
la première pique, pousse d’une corne, sort seul. Se grandit encore à
la deuxième, poussant fort sous un fer lourd et correctement placé. Sort
seul. Il met encore les reins, plus brièvement, à la troisième,
trasera. Comme plusieurs de ses compagnons du matin (le 2 et le 4), il
néglige le porteur de cape qui le cite pour se fixer sur le banderillero
lointain et le sortir du ruedo en une course pour le moins
convaincante. Pirri posera malgré ce une bonne paire. Peu disposé à
prêter le ruedo, ce novillo garde la tête vive et attentive à tout
mouvement. Charge forte, parfois raccourcie, vite sur le retour, dans la
muleta de Valencia qui s’arrime, alternant les moments croisés et les
passes du pico. Difficile de tirer la charge et de tenir l’animal dans
les trastos. Peut-être eût-il été bon de lui donner plus de distance.
Très près, Valencia se fait salement attraper et semble prendre un plat
de corne en pleine tête. Tuméfié, il revient pour une entière delantera
efficace. Mélange de pétition (oreille ou/et vuelta au novillo) :
mouchoir blanc et grande ovation à l’arrastre.
Le
troisième charge queue à l’horizontale, mais se claque, déboite ou
fracture en piste. Changé par un magnifique playero splendidement armé
(n°21), mis en sobrero car « hors-type » (faisons l’éloge des lots
hétérogènes…). Lequel s’annonce toro de sentido d’entrée de jeu.
Tendance parado, il se désintéresse de la pique (mis en suerte bien trop
loin pour une première) puis finit par aller au tampon et envoie à
terre la monture. Pousse fort à la deuxième puis en remet un coup plus
bref à l’ultime. Diminué mais gardant toute sa caste teintée de
mansedumbre (comportement passionnant, faut-il encore le relever ?), il
oblige Valencia à se croiser pour démarrer ses charges, ce que le
novillero met à profit dans trois bonnes séries de naturelles, posées et
dominatrices. Cela suffisait. Mal conseillé depuis le callejon et
mal encouragé par la musique, Valencia rempile… et se prend une pile.
Deux pavillons vite sortis après entière fort efficace. Mérités,
exagérés : je ne sais pas. Il a montré plus en deux sorties que tout ce
que nous avons vu du week-end, et semblait deux tons au dessus de sa
propre prestation de l’an passé : puisse-t-il surtout tirer de ces combats
édifiants plusieurs enseignements sur la lidia, et non la seule rançon
du succès. La dépouille du novillo : très applaudie.
Les deux combattus par Louis Husson furent également ovationnés à l’arrastre.
Le
deuxième de la matinée s’approprie la piste, fait multiplier les
capotazos à une cuadrilla dépassée, coupe les courses, et sort par deux
fois le banderillero du ruedo.
La présidence
change le tiers sans attendre que quatre palos ne soient posés.
Mauvaises piques pompées et foultitude de muletazos inutiles n’empêchent
pas la bête de garder tête haute. Husson montre une sobre application
que l’on ne lui avait pas vue à Orthez et débute bien, fixant au centre,
mais recule et s’éloigne bien vite du novillo, lequel a l’appétit
suffisant pour manger son immense muleta. Mauvaises épées, très bonne
puntilla. Salut au tiers. Le dernier novillo, toujours bien fait, accuse
d’entrée une légère faiblesse de pattes. Mansedumbre plus marquée au
cheval dont le pilote pilonne sans ménagement ni précision. Husson,
volontaire, semble pourtant toucher rapidement ses limites actuelles,
notamment sur le placement. La charge est pourtant devenue franche, mais
la muleta est accrochée, hormis sur une série de derechazos sérieux qui
ne pèsent pas pour autant sur le novillo. Affaibli, perdant beaucoup de
sang, il n’est pas dominé par un long enchainement de passes. Trop
longue faena et mise à mort laborieuse vaudront un avis.
Julito
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