Dimanche 16 août 15h30. Je file vers Dax. Au passage, je m’arrête à
Saugnac-et-Cambran, pour prendre le journal local du dimanche afin de
lire le compte-rendu de la course de la veille. J’entre dans la station
essence-presse et… surprise… Je n’en reviens pas !
En gros titre, à la une, je peux lire « Le triomphe du toro de combat » … « La
grandiose corrida de Pedraza de Yeltes, hier soir, a vu le triomphe des
picadors et de la cuadra d’Alain Bonijol lors du premier tercio. ».
A ce texte, est associée
une photo de Gabin Rehabi en posture acrobatique sur le dos d’un toro.
Je sais que ma mémoire commence à être défaillante mais je n’avais pas
de souvenir d’une part aussi importante dédiée à ce premier tiers à la
une de ce journal. D’autant plus que le matin
même, Pepe Moral et le Juli, lors d’une corrida triomphale avaient
coupé chacun trois oreilles et étaient sortis par la grande porte. Exit
les deux toreros pour laisser la place à un toro et un picador ! Pour
une corrida dacquoise… je croyais rêver !!!
Vite, j’ouvre le canard et ma surprise redouble quand je m’aperçois que le revistero vedette n’a écrit que quatre lignes un quart sur les toreros (Il nous reste à vous dire que Javier Castano n’y est plus, que Perez Mota fut submergé et que seul Juan del Alamo fit crânement et joliment face) alors que trois colonnes composent la reseña de la course faisant la part belle au toro, aux tercios de piques, aux piqueros, à la cuadra de caballos, à la ganaderia.
Le sourire me monte aux lèvres et, en regagnant ma voiture, je me mets à
rêver d’autres courses futures où les toros feront la une des journaux à
la place des toreros.
Mais vous allez me dire : et la course dans tout cela ?
Un lot de toros, variant de 520kg pour le premier efflanqué à 590kg pour
le 5 pour une moyenne de 560kg sur la romaine, du lourd, du costaud,
bien armé, applaudis plus ou moins à leur entrée en piste excepté le
tambour major, ils furent tous ovationnés lors
de l’arrastre avec une mention spéciale pour les 3 et 6 honorés d’une vuelta posthume fortement fêtée.
J’ai noté 20 rencontres au cheval avec principalement de vraies puyas mais aussi par-ci par-là quelques
picotazos ou des loupés mais, globalement, le bétail s’est montré brave à un degré moindre le 5 plus
mansote bien qu’ayant renversé le groupe équestre. Tous les piqueros ont essayé de faire au mieux leur job et ont tous reçu les
palmas de la part du public, le salut de Gabin Réhabi au deuxième de la
tarde me semblant inapproprié. Bien que piquant correctement lors de la première
vara, il ne put garder la pique dans le dos de l’animal au second
assaut où il resta acrobatiquement sur son cheval Tabarly. L’échec
fut plus évident au dernier galop du Pedraza, où, juste après une
girouette sur place avec son cheval, il ne planta
pas la lance dans l’animal (!) alors que la musique accompagnait le tercio.
Au final, il salue alors qu’il n’a placé qu’une pique et demie en trois
rencontres. Cherchez l’erreur ! Le public, séduit par les qualités
d’équilibriste du cavalier, a demandé
le salut… que d’autres piqueros, par la suite plus adroits,
n’ont pas eu le droit de faire… Nous noterons également la panique mise
en piste par le 6 qui, sans mise en
suerte, fut châtié près de la porte d’entrée des cavaliers. Après un batacazo,
il revint à trois reprises pour se coller longuement contre le matelas
de l’équidé. Bonijol et son cheval luttant seuls contre le toro fut un
moment très salué par
le public lors de ce dernier tercio de pique.
Aux banderilles, les bichos ont très souvent accompagné les peones
jusqu’aux planches. Dans cet exercice, deux habitués ont été prié de se
décoiffer sous l’ovation des gradins : Fernando Sanchez au 1 et 4 et
Angel Otero à ce même quatrième.
Enfin, pour les derniers tiers, les Pedraza ont donné beaucoup de jeu,
associant mobilité et caste. Ils se sont montrés souvent à leur avantage
dominant les maestros excepté Juan del Alamo qui se montra supérieur à
son premier avec une bonne
faena coupant au passage une oreille méritée. Mais le jeune
torero resta à mon goût en dessous de son second bien que coupant de
nouveau un pavillon alors que, je pense, régnait la confusion dans le
public. En effet, certains demandaient l’oreille alors
que d’autres réclamaient le vuelta de Fantasioso. Résultat, le palco
fit tomber le mouchoir blanc (vite protesté) puis quelques instants
après le mouchoir bleu qui fit taire immédiatement toutes les
agitations. Le public désapprouve la remise
du trophée au torero qui associe, lors de sa tournée de piste, le mayoral, Miguel Angel Sanchez « Curro ».
Les deux autres maestros du jour Javier Castaño et Manuel Perez Mota
n’ont pas été à leur avantage. Le premier, toujours en difficulté, ne
trouve pas (plus) le
sitio. Loin de son adversaire, il use du toreo profilé et
distant qui ne porte pas sur ce type de bétail. Le second montra
peut-être un peu plus d’envie mais tomba sur le 2, le moins disponible à
la
muleta, et resta sans moyen à son dernier.
A l’issue de la course, Juan del Alamo chahuté par le public refuse de sortir
a hombros. C’est le mayoral de l’élevage qui aura les honneurs de cette sortie.
Bonijol est ovationné et, au lieu de saluer seul, invite les six picadors pour une belle photo de famille.
Dans la foulé du triomphalisme général, voilà que Tabarly fait son tour
de piste conduit par Madame Bonijol et Gabin Réhabi ! Le public est
euphorique.
La présidence quitte le palco, il est 21h…
Le bonheur se lit sur le visage des spectateurs !
Olivier
A l'Assomption,tout est bon.
RépondreSupprimerPoint de dormition.
Entrer dans la Gloire
C'est très bon pour le Moral.
A lamo.rale de cette Histoire :
Los Piquhéroes son Toreros !
Yè ' ltes dans la Joie...
Allez lou Ya !
Cuadri , bientôt , voudra..
En faire autant.
Ojala.
ernesto viejo